Le 25 août 2022, la Maison-Blanche a présenté une nouvelle directive obligeant les revues scientifiques, privées, à fournir un accès gratuit aux articles scientifiques mettant en avant des résultats provenant d’une étude financée par des fonds publics. Cette mesure, propre aux États-Unis, sera mise en place progressivement au cours des trois prochaines années.

Une nouvelle directive va permettre de rendre publics certains articles scientifiques

Depuis 2013, seules les recherches financées par des fonds publics à hauteur de 100 millions de dollars ou plus étaient concernées par cette mesure. Les résultats publiés par les chercheurs dans les revues scientifiques devaient alors être rendus disponibles sans que les lecteurs aient à payer quoi que ce soit. Avec cette nouvelle directive, les articles de chercheurs souhaitant présenter les résultats d’une recherche payée par le contribuable devront être disponibles gratuitement et librement.

Cette mesure est attendue par la communauté scientifique. Les instituts de recherche, les universités et plus largement les chercheurs contestent le processus de publication de ces articles ainsi que les conditions pour avoir accès à ce contenu.

Lorsqu’un article est rédigé, celui-ci va être relu par d’autres chercheurs afin de valider sa pertinence scientifique, et ce, bénévolement : c’est la relecture par les pairs. Pour bénéficier de cette relecture, les chercheurs ayant rédigé leur publication l’envoient à une maison d’édition qui le propose aux correcteurs bénévoles pour qu’ils puissent être lus et corrigés. Ces articles vont être ensuite publiés et les revues scientifiques vont demander aux lecteurs de payer l’article ou de s’abonner pour y avoir accès.

Pour une étude ou une recherche financée par l’argent public, cela semble surprenant pour la communauté scientifique. Ils considèrent que les contribuables paient la recherche à trois reprises puisqu’ils subventionnent la réalisation de l’étude, ils paient les chercheurs pour mener ses travaux, et le public qui paie ses impôts et qui a donc contribué à la réalisation de l’étude paie pour avoir accès à ces résultats.

La déception des éditeurs, la colère des instituts de recherche et des chercheurs : la Maison-Blanche réagit

Malheureusement pour les chercheurs, ces revues scientifiques sont le seul moyen existant pour mettre en avant ces recherches, et ils sont contraints de passer par les éditeurs pour que leurs articles soient publiés. C’est ce que la Maison-Blanche souhaite éviter en faisant en sorte que ces publications soient disponibles gratuitement.

Pour les éditeurs, l’arrivée d’une telle mesure n’est pas très bien vue. Ces derniers considèrent qu’ils fournissent un service précieux, justifiant la mise en place de ces frais, souvent élevés. En 2019, Vox affirmait que les contribuables américains dépensaient près de 140 milliards de dollars par an pour soutenir la recherche. Une somme conséquente, qui selon le gouvernement américain, justifie bien le fait de rendre publics les résultats de ces études.