Alors qu’Apple tente de revenir à la normale en obligeant ses employés à retourner au bureau trois jours par semaine, la firme vient de modifier sa politique de retour au travail en laissant plus de liberté à ses employés. Assurant que cette décision fait suite à la hausse des cas de Covid-19 à San Francisco, la marque à la pomme doit aussi faire face à la réticence de ses salariés à revenir au bureau.

Les employés d’Apple réfractaires à la présence obligatoire de trois jours par semaine

Il y a environ un an, alors que la campagne de vaccination était en pleine progression, Apple a dévoilé à ses employés sa feuille de route pour le retour au travail, en leur imposant notamment trois jours de présence obligatoire dans les bureaux par semaine. À l’époque, des voix se sont élevées chez les salariés de la firme de Cupertino, demandant davantage de liberté et de flexibilité par rapport au télétravail.

La mise en place de la semaine hybride de trois jours obligatoires a été décalée à de nombreuses reprises, alors que de nouveaux variants comme Omicron ont poussé les gens à rester chez eux, et a été restreinte à deux jours de présence obligatoire. Ce mois-ci, les employés d’Apple étaient finalement censés se plier à la nouvelle réglementation, mais l’entreprise a partagé une note interne, consultée par The Verge, dans laquelle elle change une nouvelle fois ses plans.

« Nous prolongeons la période d’introduction du projet pilote et maintenons pour l’instant deux jours par semaine au bureau. Pour ceux d’entre vous qui participent au projet pilote, si vous ne vous sentez pas à l’aise de venir au bureau pendant cette période, vous avez la possibilité de travailler à distance. Veuillez discuter de vos projets avec votre responsable », déclare la firme. Elle demande également aux employés présents au bureau « de porter des masques dans les espaces communs, les salles de réunion, les couloirs et les ascenseurs – en général, toutes les zones situées en dehors de votre espace de travail personnel ».

En effet, les cas de Covid-19 sont de nouveau en hausse dans la zone de San Francisco, où se trouve la Silicon Valley.

Le bureau d'une personne dans son salon.

La pandémie de Covid-19 a propulsé le télétravail sur le devant de la scène. Photographie : vadim kaipov / Unsplash

Apple perd même des employés

Il semble évident qu’Apple se retrouve dans une position délicate : l’entreprise aimerait que ses employés soient plus présents dans ses locaux, mais ces derniers ont pris goût au nouveau format de travail survenu durant la pandémie. D’ailleurs, Apple a dû essuyé plusieurs démissions pour ces raisons, à l’image de Ian Goodfellow, un cadre de la firme qui supervisait ses efforts en matière d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle.

Il a décidé de quitter Apple pour rejoindre les équipes de DeepMind chez Google. Si la firme de Mountain View a elle aussi mis en place une semaine de travail hybride, il semblerait que Ian Goodfellow y ait davantage de liberté que chez Apple grâce au poste qu’il a obtenu.

Par ailleurs, le groupe d’employés Apple Together a rédigé une lettre pour protester contre le plan d’Apple, en demandant davantage de flexibilité dans leur semaine hybride. Ils expliquent en effet pouvoir parfaitement collaborer à distance à l’aide d’outils en ligne tels que Slack, et peuvent ainsi s’épargner des heures de trajet quotidiens pour se rendre au travail.

Le cas d’Apple est une démonstration de l’impact de la pandémie sur le monde du travail, qu’elle a littéralement chamboulée. De nombreuses personnes ont apprécié le télétravail, notamment pour la liberté qu’il offre, ainsi que les semaines hybrides ; à tel point que les entreprises, même les plus importantes au monde, doivent s’y adapter.