Amazon va verser 1,9 million de dollars à 700 travailleurs immigrés soumis à des violations des droits de l’Homme dans deux de ses entrepôts en Arabie saoudite. Employés par des agences de recrutement tierces, ils ont été exposés à des conditions de vie déplorables.

Violations des droits de l’Homme

Ces agences ont trompé les victimes, principalement népalaises, en leur faisant croire qu’elles allaient directement travailler pour Amazon. Une enquête publiée l’année dernière par Amnesty International a révélé que les travailleurs étaient logés dans des logements « surpeuplés et sales, infestés de punaises de lit et dépourvus des équipements les plus élémentaires ». Ils ont en outre été forcés à payer des frais illégaux allant jusqu’à 2 040 dollars pour être embauchés.

Dans certains cas, les agences les empêchaient de changer d’emploi ou de quitter l’Arabie saoudite à moins de payer de lourdes amendes. L’ONG a observé des abus si graves qu’ils s’apparentent au « trafic d’êtres humains à des fins d’exploitation du travail, telle que définie par le droit et les normes internationaux ». L’enquête a également suggéré qu’Amazon était consciente du risque élevé d’abus dans le cadre de ses activités en Arabie saoudite, sans prendre de mesures suffisantes pour les contrer.

Amazon a mené sa propre investigation en embauchant, l’année dernière, l’expert en droits du travail Verité. Le géant de l’e-commerce reconnaît désormais « des violations de ses normes de chaîne d’approvisionnement lors d’un audit indépendant d’une agence de travail temporaire agréée par un tiers ». Afin de mettre un terme à cette affaire, il va régler un total de 1,9 million de dollars aux 700 victimes, soit environ 2 700 dollars par travailleur.

Des antécédents pour Amazon

Amazon assure avoir « remédié aux problèmes les plus graves » concernant les deux entrepôts saoudiens, notamment en améliorant les conditions de logement. « Notre objectif est que tous nos fournisseurs mettent en place des systèmes de gestion garantissant des conditions de travail sûres et saines, ce qui inclut des pratiques de recrutement responsables », écrit l’entreprise.

Ce n’est pas la première fois qu’Amazon fait l’objet de critiques vis-à-vis du bien-être des travailleurs. L’entreprise fait l’objet de plusieurs enquêtes fédérales sur ses pratiques en matière de sécurité, et a déjà été condamnée à verser une amende aux États-Unis pour avoir exposé ses travailleurs à des risques inutiles dans ses entrepôts.