Le juge Percy Anderson a rejeté, le 18 avril, le recours collectif mené par un groupe d’investisseurs d’Activision Blizzard. Ils accusent le groupe de les avoir induits en erreur en minimisant la gravité des accusations de harcèlement sexuel et de discrimination envers les femmes au sein de l’entreprise.

Des preuves trop maigres pour appuyer les accusations

Déposée en août 2021, la plainte accusait le géant du jeu vidéo d’avoir indiqué dans des documents destinés aux investisseurs que le groupe faisait simplement l’objet d’enquête de « routine » alors qu’il faisait face à des accusations de harcèlement sexuel. Le juge, exerçant dans le canton de Los Angeles, estime que les plaignants n’ont pas réussi à apporter suffisamment de matière pour prouver les propos fallacieux d’Activision Blizzard.

Le juge Anderson a également rejeté les allégations selon lesquelles Activision a gonflé artificiellement la valeur de ses actions en ne révélant pas l’étendue du scandale. Cependant, le juge a donné 30 jours aux investisseurs pour déposer une plainte modifiée avec les preuves nécessaires.

Activision Blizzard : des plaintes à la pelle

L’éditeur de jeux a déjà essuyé ce genre d’accusation. Au cours de l’année dernière, deux agences publiques américaines, la Equal Employment Opportunity Commission (EEOC) et le California Department of Fair Employment and Housing (DFEH) ont déposé plainte séparément. Elles accusent le groupe de tolérer des préjugés généralisés à l’encontre des femmes et d’entretenir une « culture d’étudiants de fraternités » dans ses locaux.

En septembre 2021, la EEOC a indiqué dans son accusation que les femmes travaillant pour le groupe étaient exposées à du harcèlement sexuel « grave voire envahissant au point d’altérer les conditions de travail ». Les employées enceintes étaient également victimes de discrimination. Pour couronner le tout, Activision avait pour habitude de renvoyer ou licencier à l’amiable les personnes faisant remonter ces problèmes.

Le dossier du DFEH est toujours en attente d’examen, mais la cour fédérale de Los Angeles a approuvé, en mars dernier, un accord entre la EEOC et l’entreprise de jeux vidéo. Ce dernier inclut une réparation de 18 millions de dollars. « Nous sommes satisfaits que la cour fédérale qui a examiné notre accord avec EEOC le trouve “juste, raisonnable, adéquat et qu’il serve l’intérêt public” », a déclaré Bobby Kotick, le PDG d’Activision Blizzard. « L’accord de la cour était un point essentiel dans notre voyage afin de s’assurer que tout le monde se sente en sécurité, écouté et utile chez Activision Blizzard. » Bobby Kotick est accusé d’avoir fermé les yeux pendant des années sur les cas de harcèlement sexuel au sein de son entreprise.

Toujours en poste à la tête d’Activision Blizzard, Kotick s’accroche. Avec le rachat du géant du jeu vidéo annoncé par Microsoft en début d’année, sa place est plus que jamais menacée.