Le département du commerce des États-Unis a ajouté le 24 novembre 27 entités à sa fameuse liste noire, leur interdisant toute relation marchande avec des sociétés américaines. Parmi elles, une douzaine d’entreprises technologiques chinoises travaillant dans le domaine de l’informatique quantique, des semi-conducteurs et de l’aérospatial, selon le Financial Times.
Les liens des entreprises avec l’APL, l’armée chinoise, pointée du doigt
Pour la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, cette décision est liée à la sécurité nationale des États-Unis. En marge de l’annonce elle a déclaré, « Les mesures prises aujourd’hui [le 24 novembre] contribueront à empêcher le détournement de technologies américaines au profit de l’avancement militaire de la République populaire de Chine ».
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Les entreprises chinoises du secteur de l’informatique quantique sont soupçonnées d’utiliser des technologies américaines pour développer des applications anti-furtivité, anti-sous-marin et de casser les efforts de chiffrements américains, au bénéfice de l’Armée Populaire de Libération chinoise (APL). S’y trouve des sociétés telles que Shanghai QuantumCTek ou Hefei National Laboratory for Physical Sciences at Microscale.
Dans le domaine des semi-conducteurs, les structures concernées sont accusées de destiner leurs produits à des superordinateurs mobilisés dans le développement d’armes hypersoniques. Il s’agit de missiles réputés invincibles du fait de leur altitude de vol, de leur vitesse et de leur manœuvrabilité. Un test très médiatisé de l’APL en juillet avait sérieusement inquiété le Pentagone.
Les entreprises restantes sont soupçonnées de vendre des technologies américaines à l’APL, l’Iran, la Corée du Nord et d’aider le Pakistan dans son programme nucléaire. Dans le reste de la liste se trouvent des sociétés basées au Pakistan, à Singapour, au Japon, ainsi que l’Institut de physique et de technologie de Moscou.
Énième épisode de tensions diplomatiques entre la Chine et les États-Unis
La liste noire américaine a récemment été mise sur le devant de la scène par l’administration Trump, lorsque Huawei y a été ajouté. Depuis, Joe Biden ne s’est pas privé d’utiliser ce levier de la diplomatie américaine, notamment en plaçant la société de semi-conducteur chinoise Phytium Technology en début d’année, ou plus récemment l’entreprise de logiciel d’espionnage israélienne NSO Group.
En théorie, les structures placées sur cette « liste d’entité », selon sa dénomination officielle, peuvent obtenir des licences pour continuer d’échanger avec certaines entreprises américaines, Huawei et SMIC ont pu en profiter. Cela s’annonce plus complexe pour les derniers arrivants de la liste, du fait de leur connexion avec l’APL.
La Chine n’a pas manqué de réagir, rapporte Reuters. Le 25 novembre l’ambassade chinoise à Washington a accusé les États-Unis « d’utiliser le concept fourre-tout de sécurité nationale et d’abuser du pouvoir de l’État pour supprimer et restreindre les entreprises chinoises par tous les moyens possibles ».
Les ministères du Commerce et des Affaires étrangères de l’Empire du Milieu ont ouvert la porte à des mesures de rétorsion. Un nouvel épisode de tension pour les relations sino-américaines entre conflit commercial, désaccord sur le statut de Taïwan et rivalité pour le leadership mondial.