Suite aux révélations sur le Projet Pegasus, les États-Unis ont décidé de placer la société israélienne à l’origine du logiciel espion, NSO Group, sur liste noire. En tout, le ministère du commerce des États-Unis a décidé de blacklister quatre sociétés : NSO Group, Candiru, Positive Technologies et Computer Security Initiative Consultancy.

NSO Group et trois autres sociétés sur liste noire

Une enquête menée par un consortium international de journalistes et de chercheurs a permis de faire la lumière sur les dérives du Projet Pegasus, un logiciel malveillant qui aurait (au moins) infecté 50 000 numéros de téléphone. Des traces du logiciel ont par exemple été retrouvées dans les téléphones de cinq ministres français. Malgré les bonnes relations diplomatiques entre les États-Unis et Israël, l’administration Biden décide de frapper un grand coup en plaçant NSO Group sur liste noire. Trois autres sociétés, considérées comme « dangereuses » ont également fait les frais de cette décision.

Les autorités américaines ont déclaré que les quatre entreprises concernées se sont livrées à des « activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de politique étrangère des États-Unis ». Selon un porte-parole du ministère du commerce : « NSO Group et Candiru ont développé et fourni des logiciels espions à des gouvernements étrangers qui ont utilisé ces outils pour cibler de manière malveillante des fonctionnaires, des journalistes, des hommes d’affaires, des militants, des universitaires et des employés d’ambassades ».

La Maison Blanche donne le ton

Des outils utilisés pour mener une répression auprès des dissidents, des journalistes et des activistes en dehors des frontières souveraines des gouvernements. Les sociétés Positive Technologies et Computer Security Initiative Consultancy sont accusées de créer et de vendre des outils pour faciliter les cyberattaques. Les quatre entreprises ont donc été placées sur liste noire aux États-Unis. Une liste tenue par le Bureau of Industry and Security (BIS) qui dépend du ministère du commerce. Concrètement, les entreprises américaines ne pourront quasiment plus travailler avec ces quatre sociétés.

Selon un communiqué de presse du ministère du commerce : « l’action d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’administration Biden pour placer les droits de l’Homme au centre de la politique étrangère des États-Unis, notamment en s’efforçant d’endiguer la prolifération des outils numériques utilisés pour la répression ». De quoi irriter NSO Group, qui estime que ses outils permettent justement de soutenir les intérêts et la politique de sécurité nationale des États-Unis en prévenant le terrorisme et la criminalité. La société ne compte pas se laisser faire.