D’après un rapport du Pentagone, daté du 6 mai, que s’est procuré The Hill, deux modèles de drones de l’entreprise chinoise Da Jiang Innovations (DJI) sont aptes à être utilisés par des entités gouvernementales.

Deux modèles de drones DJI lavés de tout soupçons

D’après les informations de The Hill, dont l’accès au rapport s’est limité à un résumé, le Pentagone est formel : les deux drones de DJI étudiés contiennent « aucun code ou intention malveillante » et sont, en conséquence, « recommandés pour une utilisation par les entités gouvernementales et les forces travaillant avec les services américains ». Ni l’auteur du rapport ni le Pentagone n’ont réagi aux informations du média spécialisé dans l’actualité institutionnelle américaine.

Ce rapport confirme une analyse publiée, il y a tout juste un an, par le cabinet de conseil Booz Allen Hamilton. Les auteurs de l’analyse rapportaient n’avoir trouvé aucune preuve que les drones DJI ont un jour transmis des données vers le gouvernement chinois. Chose que l’entreprise a toujours niée.

La nouvelle devrait ravir le Département de l’Intérieur américain qui détient une flotte de 500 drones DJI, cloués aux sols depuis janvier 2020 pour raison de sécurité. Seuls quelques-uns ont parfois l’occasion de retrouver les nuages pour les missions « d’urgence ».

DJI est évidemment l’autre grand gagnant des conclusions du Département de la Défense. « Ce rapport du gouvernement américain est la confirmation la plus solide à ce jour de ce que nous, et les validations de sécurité indépendantes disons depuis des années – les drones DJI sont sûrs et sécurisés pour les opérations du gouvernement et des entreprises », déclare un porte-parole de DJI à The Hill.

Au Congrès la méfiance est de mise avec les entreprises chinoises

Tout pourrait bien aller dans le meilleur des mondes, si la situation entre la Chine et les États-Unis n’était pas ce qu’elle est, extrêmement tendue. DJI a été placé sur liste noire par le Département du Commerce en décembre 2020 et le Département de la Justice a interdit l’usage de subvention pour acheter des drones à des entreprises étrangères perçues comme des menaces. Ce qui est, de fait, le cas de DJI.

L’enquête du Pentagone elle-même a été lancée à la suite des accusations de plusieurs élus américains républicains. On retrouve parmi eux le sénateur Marco Rubio, ancien rival de Donald Trump aux primaires du parti en 2016.

Par ailleurs, un projet de loi bipartisan introduit au Sénat en janvier 2021 vise à interdire au gouvernement d’acheter des drones d’entreprises basées dans des pays considérés comme une menace. La Chine, terre natale de DJI, est naturellement visée. La partie est donc loin d’être gagnée pour le fabricant, mais au moins le Département de l’Intérieur pourra utiliser sa flotte de drones DJI.