L’Autorité de la concurrence française enquête depuis environ un an sur les abus de position dominante de Google dans le domaine de la publicité en ligne. D’après les informations du Wall Street Journal, l’entreprise et l’autorité seraient en passe de trouver un accord.

L’aboutissement d’une plainte de 2019

C’est l’une des enquêtes les plus avancées au monde contre Google, dixit le journal américain, qui pourrait aboutir. Au début du mois de mai, une entrevue entre l’Autorité de la concurrence et Google aurait été organisée pour régler le litige entre l’entreprise et la France.

Google est accusé d’avoir, via son serveur publicitaire DoubleClick for Publishers (DFP), utilisés par les éditeurs en lignes pour vendre des espaces publicitaires, d’avoir donné un avantage à AdX, société d’enchères d’annonces en ligne de Google, un avantage. DFP et AdX ont, par ailleurs, fusionné en 2018 au sein de Google Ad Manager.

L’affaire a été lancée en 2019 par une plainte du groupe belge Rossel, propriétaire de la Voix du Nord, 20 Minutes et de nombreux journaux locaux et du Groupe Figaro. Ce dernier s’est retiré de la plainte à la suite des négociations entamée avec Google en novembre 2020, dont les résultats sont contestés depuis.

Google accusé de conflit d’intérêts

Les plaintes pour abus de position dominante dans le domaine de la publicité numérique se multiplient contre Google dans le monde. Depuis décembre 2020, plusieurs États américains poursuivent Mountain View sur ce dossier, l’Autorité britannique de la concurrence a ouvert son enquête en janvier, le même mois que la Commission européenne.

Les rivaux de Google lui reprochent de posséder à la fois les meilleurs outils pour l’achat, la vente et la mise aux enchères d’annonces et son rôle d’opérateurs via son activité Search et YouTube. Cela représenterait un conflit d’intérêts problématique anticoncurrentiel.

L’entreprise n’a pas commenté les informations du Wall Street Journal, mais a fait savoir que « Nos produits ad tech tiers fonctionnent avec les produits de nos partenaires et de nos concurrents, dont plus de 700 plateformes d’annonceurs et 80 plateformes d’éditeurs » et qu’elle continuerait à « prendre en compte les commentaires et à faire des mises à jour pour mieux servir les utilisateurs et l’écosystème au sens large ».

L’accord n’est pas acquis

Dans le cas français, Google pourrait ne pas reconnaître sa culpabilité, ne pas la nier non plus, régler une amende et apporter quelques changements techniques. Parmi eux, améliorer l’interopérabilité d’AdX avec les serveurs publicitaires gérés par d’autres entreprises et supprimer des obstacles rencontrés par les sociétés concurrentes.

Le Conseil d’Administration de Google doit encore donner son feu vert, ce qui ne serait pas acquis. Si c’est le cas, l’accord devrait être annoncé dans les prochaines semaines. Toujours selon les sources du journal américain, il pourrait être étendu au-delà du territoire français.