En Europe, les grandes plateformes numériques vont bientôt devoir faire face à de nombreuses mesures à leur encontre concernant, notamment, la vie privée. C’est en tout cas ce qu’annonce Helen Dixon, responsable de la Commission de protection des données irlandaise, dans les lignes du Wall Street Journal.

Plusieurs enquêtes arrivent à leur terme

Cette dernière a un rôle essentiel dans la régulation des Big Tech sur le Vieux Continent ; elle est en effet chargée de faire appliquer le Règlement général sur la protection des données (RGPD) pour les entreprises possédant leur siège social européen en Irlande. C’est le cas de Facebook, de Google ou encore d’Apple. Le réseau social et la firme de Mountain View sont d’ailleurs mentionnés dans plusieurs cas, affirme Helen Dixon, et plusieurs mesures à leur encontre seront prises dès cette année.

Deux cas concernant Facebook sont actuellement sur son bureau pour une décision finale, a-t-elle assuré, tandis que les régulateurs arrivent aux termes de l’enquête de cinq autres affaires, dont l’une impliquant Google et les autres, des filiales de Facebook. En attendant, la Commission irlandaise est sous le feu des critiques de plusieurs activistes engagés dans la protection de la vie privée. Un peu moins de cinq ans après l’entrée en vigueur du RGPD, peu de sanctions ont finalement été prises à l’encontre des géants technologiques.

« Il y a des attentes irréalistes quant à la nature de ces enquêtes et à la rapidité avec laquelle elles peuvent aboutir. On a tendance à penser que quand quelqu’un tweete que quelque chose est une infraction, j’aurais dû rédiger une décision et infliger une amende la veille, or, c’est un non-sens », assure Dixon. Le processus pour arriver à une décision finale est en effet long et doit être peaufiné, d’autant plus qu’il implique désormais une loi récente et complexe. Au même moment, les entreprises doivent par ailleurs avoir un droit de réponse à tout nouvel élément de l’enquête. Enfin, la Commission doit également collaborer avec les autorités européennes pour rendre ses verdicts.

Les Big Tech dans le viseur aux quatre coins du monde

Les déclarations de Helen Dixon vont dans le sens d’une tendance globale à l’encontre des Big Tech, qui jouissent de moins en moins d’impunité quant à leurs pratiques monopolistiques. Aux États-Unis, Google et Facebook sont visées par des poursuites antitrust pour abus de position dominante, tandis qu’Amazon, mais également Apple, sont dans le viseur des régulateurs européens pour des raisons similaires.

Le bras de fer récent opposant Facebook aux médias australiens ne fait que mettre en lumière ce débat prenant de plus en plus d’ampleur au sein des gouvernements. Cela se traduit notamment par l’introduction des Digital Services Act et Digital Market Act en Europe, et par une profonde réflexion outre-Atlantique, où les régulateurs souhaitent tenir davantage responsables les plateformes en ligne pour le contenu qu’elles hébergent.