Parul Koul et Chewy Shaw, deux employés de Google, ont annoncé la création d’un syndicat le 4 janvier 2021 : l’Alphabet Workers Union. 226 employés du groupe ont d’ores et déjà décidé de rejoindre ce syndicat pour faire valoir leurs droits. Un syndicat ouvert à tous selon les deux employés qui espèrent bien faire bouger les choses en interne.

L’Alphabet Workers Union : un syndicat dans la Silicon Valley

Le climat ne semble pas être idéal dans les bureaux de Google depuis quelques mois. Il y a notamment quelques sujets tabous comme l’affaire antitrust qui se joue actuellement, dont personne n’ose parler en interne. Il y a quelques mois, Google avait également été accusé d’espionner ses salariés à l’aide d’une extension Chrome qui pouvait les empêcher de s’organiser et de se mobiliser, notamment pour créer un syndicat.

Aperçu du logo du syndicat.

Image : Alphabet Workers Union

Vraisemblablement cela n’a pas empêché Parul Koul et Chewy Shaw de créer l’Alphabet Workers Union, le premier syndicat chez Google. La création de ce syndicat a été annoncée dans un article du New York Times. Les employés de Google ont déclaré avoir passé un accord avec le grand syndicat Communications Workers of America, qui représente les travailleurs de grandes entreprises technologiques comme AT&T ou Verizon.

Ils tiennent à ce que ce syndicat soit ouvert et appellent tous les travailleurs du groupe Alphabet à les rejoindre : les intérimaires, les vendeurs, les entrepreneurs, de Google, YouTube ou de Waymo. Alphabet compte plus de 130 000 employés dans le monde entier.

Des tensions entre les cadres et les employés

Les deux employés ont déclaré que : « depuis trop longtemps, des milliers d’employés de Google ont été licenciés injustement par des cadres. Nos patrons ont collaboré avec plusieurs dictatures dans le monde entier. Ils ont développé une technologie d’intelligence artificielle pour le ministère de la Défense. Ils n’ont pas réussi à apporter les changements nécessaires pour résoudre de manière significative les problèmes éthiques que nous avons plusieurs fois soulevés ».

Les tensions montent depuis plusieurs mois en interne entre les employés et les cadres. Plusieurs travailleurs avaient notamment démissionné au moment où Google travaillait avec la Chine sur le projet Dragonfly. Plus récemment, c’est un projet militaire qui a poussé d’autres employés à quitter le navire.

Il y a à peine quelques semaines, Google a licencié la chercheuse Timnit Gebru, spécialiste dans l’intelligence artificielle éthique. Elle accuse la firme de Mountain View d’avoir voulu étouffer sa voix quant au manque de diversité au sein de l’entreprise et aux déviances de l’intelligence artificielle. L’Alphabet Workers Union entend bien défendre ces différentes causes.

De son côté, Kara Silverstein, cadre et directrice du personnel, a déclaré ceci : « nous avons toujours travaillé dur pour créer un lieu de travail idéal pour notre personnel. Nous connaissons le droit du travail et nous faisons notre maximum pour qu’il soit respecté au sein du groupe Alphabet. Comme nous l’avons toujours fait, nous continuerons à nous engager auprès de nos employés ».