En avril, environ 4 000 employés du groupe Alphabet (maison mère de Google) ont signé une lettre adressée à Sundar Pichai, qui a ensuite été publiée par le New York Times. Dans ce courrier, les employés s’opposent à un projet développé en collaboration avec le Pentagone et demandent un arrêt immédiat des travaux.

Un mois s’est écoulé, mais Google a poursuivi l’avancée du projet Maven, débuté au mois de mars 2018. Il s’agit pour le géant de créer une intelligence artificielle capable d’analyser les images des drones du Pentagone. À ce sujet, Eric Schmidt, ancien PDG de la firme, avait déclaré : « il y a une inquiétude générale dans la communauté de la technologie d’une certaine manière le complexe militaro-industriel utilisant leurs trucs pour tuer les gens de manière incorrecte. »

Google n’ayant pas modifié ses projets, plusieurs employés ont rendu leur tablier. Leur motivation porte logiquement sur une problématique éthique dans l’utilisation de l’intelligence artificielle dans un contexte militaire. D’après Gizmodo, un document interne rédigé par une partie des personnes ayant quitté l’entreprise circulerait. Ils évoquent un manque de transparence entre la hiérarchie et les employés sur des sujets controversés, de même que le manque d’écoute.

« Au cours des deux derniers mois, j’ai été de moins en moins impressionné par la réponse et la façon dont les préoccupations des personnes sont traitées et écoutées. J’ai réalisé que si je ne peux pas recommander aux gens de rejoindre le groupe, alors pourquoi suis-je encore là ? » a déclaré un des ex-googler.

Il ne s’agit pour l’instant que d’une dizaine d’employés, mais cela soulève des questions profondes sur la relation avec l’employeur. « Ce n’est pas comme si Google était cette petite startup de machine learning qui essaie de trouver des clients dans différentes industries. » D’ailleurs, l’existence du projet Maven a été découverte en interne principalement via le bouche-à-oreille.

Si la vie semble belle chez Google, il semble clair que cette collaboration avec le Pentagone vient entacher l’image d’une société où il fait bon travailler. Si cela n’impacte pas les conditions de travail, il s’agit là d’un souci de communication interne, qui pourrait (peut-être) avoir des conséquences plus graves que le départ de quelques employés.