La ville de Toronto vient de valider, mercredi 14 septembre 2020, le lancement d’un projet pilote concernant la mise en circulation de navettes autonomes au printemps 2021. Les navettes sélectionnées pour le pilote sont celles de l’américain Local Motors, qui mettra ainsi sur les routes de la ville canadienne ses véhicules électriques baptisés Olli 2.0.

Olli 2.0, la navette autonome quasiment entièrement imprimée en 3D

L’essai est mené avec Pacific Western Transportation, une société d’exploitation de transport, et chaque trajet comprendra deux employés à bord : un opérateur de Pacific Western Transportation, ainsi qu’un représentant du service clientèle de TTC ou de Metrolinx, la société que Toronto engage pour la plupart de ses services de transport de banlieue.

« Nous continuons à faire avancer notre ville sur de nombreux fronts, y compris la micro-mobilité, tout en gérant les effets de la Covid-19 », a déclaré le maire de Toronto John Tory. « Ce projet novateur nous apportera un éclairage précieux, tout en adoptant des innovations qui pourraient nous aider à construire un réseau de transport meilleur, plus durable et plus équitable ».

Le pilote doit durer entre 6 et 12 mois, et est censé présenter des pistes d’insertion de ces navettes autonomes aux côtés des autres transports en commun de la ville. Cette ligne test assurera le service entre West Rouge et la gare de Rouge Hill GO, qui est un quartier à l’ouest de la ville de Toronto proprement dite, dans la communauté de Scarborough de la région du Grand Toronto.

Olli n’est pas la seule solution de mobilité urbaine en cours de déploiement à travers le monde. Elle possède en revanche la particularité d’être à 80% imprimée en 3D. En ce qui concerne sa conception, Olli 2.0 est dotée d’une capacité d’autonomie de niveau 4, ce qui signifie que le véhicule est capable de gérer tous les aspects de la conduite, sans intervention humaine.

La navette peut accueillir jusqu’à 8 passagers, et dispose de facilité d’accès pour les personnes à mobilité réduite (une rampe et des barres de sécurité). Hormis les composants imprimés en 3D, les moteurs électriques sont par ailleurs intégrés aux roues des véhicules. À l’intérieur de l’habitacle, des annonces sonores et visuelles seront réalisées pour qu’un maximum de personnes puisses comprendre les informations transmises.

Enfin, Olli 2.0 embarque une intelligence artificielle, propulsée par Watson (système d’IBM), et l’interface d’apprentissage Lex (appartenant à Amazon). Les passagers auront également la possibilité de converser avec la navette, ainsi que de transmettre des ordres vocaux.

La multiplication des solutions de micromobilité urbaines autonomes

Les navettes autonomes de Local Motors ne sont pas sans rappeler leurs confrères français Navya. Les véhicules de la pépite française sont en effet similaire dans leur champ d’utilisation citadin. Navya a en revanche un coup d’avance sur Olli 2.0, puisqu’en juillet dernier, la flotte de navettes autonomes françaises débarquait officiellement sur le marché, fermant le chapitre d’une phase de test grandeur nature (plus de 200 tests avaient été menés à travers le monde). Et les ambitions sont loin de se confiner aux frontières de l’Hexagone, puisque la startup lyonnaise doit ouvrir dans les prochaines semaines une filiale à Singapour, ainsi qu’un site de production en Corée du Sud.

Toujours impliquée dans les questions de mobilité sur le territoire français, Transdev avait elle aussi annoncé en janvier 2019 un partenariat avec un fournisseur américain, Torc Robotics, pour développer une plateforme de navettes autonomes.

Ces modes de déplacements urbains devraient se répandre comme une traînée de poudre dans les deux prochaines années. Après une année 2019 propice aux annonces de projets et de phases de tests, il semblerait bien que 2021 marque l’avènement de ces solutions de micro-mobilité autonomes. En décembre 2019, la ville de Doha signait un partenariat avec Volkswagen pour que le groupe automobile fabrique une flotte de navettes autonomes. L’objectif est entouré sur le calendrier : déployer une flotte de véhicules autonomes opérationnels pour la Coupe du Monde de 2022.

Plus récemment, c’est l’agence spatiale allemande DLR (pour Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt) qui a dévoilé le 18 septembre 2020 un prototype de véhicule autonome du nom de U-Shift. Un véhicule modulable à souhait, pensé pour couvrir différents besoins de tansports : distribution autono,e de colis,, transport de personnes, ou même espace de vente itinérant.

Les navettes citadines sans chauffeurs devraient coexister avec des taxis eux-aussi dépourvus d’assistance humaine. Sur ce marché, c’est Waymo qui tient la corde. La filiale d’Alphabet vient en effet de déployer ses taxis autonomes pour le grand public dans la ville de Phoenix. Wqymo est également dans les petits papiers des JO 2024 de Paris, qui souhaitent lancer des navettes autonomes entre l’aéroport Charles de Gaulle et La Défense.