C’est par un communiqué de presse sorti jeudi 8 octobre 2020 que Waymo a annoncé que sa flotte de taxis autonome allait être accessible au grand public à Phoenix, en Arizona.

« Nous sommes ravis d’ouvrir notre offre entièrement sans conducteur aux passagers de Waymo One. Les membres du service peuvent désormais emmener leurs amis et leur famille sur leurs trajets et partager leur expérience avec le monde entier. Nous commencerons par ceux qui font déjà partie de Waymo One et, au cours des prochaines semaines, nous accueillerons davantage de personnes directement dans le service grâce à notre application », comme l’indiquait John Krafcik, le patron de Waymo, dans le communiqué.

Waymo effectuait jusqu’à présent seulement 5 à 10% de ses trajets sans chauffeur

Phoenix est déjà le terrain de jeu de Waymo, filiale d’Alphabet depuis 2017. Elle y teste ses véhicules autonomes, qui étaient jusqu’à présent réservés à un nombre de limité de clients, par ailleurs soumis à une clause de non-divulgation (NDA). Les courses autonomes ne représentaient toutefois que 5% à 10% du volume de courses effectuées, un ingénieur étant la plupart du temps derrière le volant. Ce nombre devrait devenir largement majoritaire dans les semaines à venir avec l’ouverture du service de taxis sans chauffeur pour le grand public.

Le périmètre des courses de la flotte autonome Waymo sera dans un premier temps limité à 12 hectares. Une phase pilote avant un déploiement tout terrain. « Nous nous attendons à ce que ce service soit très populaire, et nous sommes reconnaissants à nos utilisateurs de leur patience pendant que nous augmentons la disponibilité de nos véhicules », a précisé le PDG de Waymo John Krafcik.

La filiale d’Alphabet déclarait effectuer 1 000 à 2 000 trajets hebdomadaires avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe, et oblige ainsi Waymo à mettre ses activités à l’arrêt. « Nous espérons atteindre et dépasser ce volume au fur et à mesure de la reprise de nos trajets », a déclaré la porte parole de l’entreprise, Katherine Barna.

Historiquement, Waymo avait pris une longueur d’avance sur ses concurrents, en étant la première entreprise à décrocher le permis de test de voitures sans chauffeur en 2018. Même si d’autres concurrents se sont engouffrés dans le marché, la protégée de Google a continué de maintenir son avance, tant du point technologique que des autorisations de mise sur le marché. Il y a un an, en septembre 2019, la flotte de taxis autonomes de Waymo a transporté 6 299 de ses employés sur le mois. Une phase pilote sur ses propres effectifs validée comme un vrai succès, les véhicules assurant 156 voyages par jour. L’entreprise a atteint une notoriété telle -dans un secteur pourtant encore loin d’être mature- qu’elle a, en mars dernier, réussi le tour de force de boucler un tour de table colossal à 2,25 milliards de dollars.

Le mois de mars 2020 a par ailleurs permis à Waymo de présenter la cinquième génération de son système autonome, dont les capacités de détection d’objets et de personnes sont sans rivalité. Le système peut par exemple jeter un coup d’oeil dans les angles morts, distinguer un piéton à plus de 500 mètres, ou même repérer une porte de voiture qui s’ouvre à un pâté de maison. Ces capacités de détection poussées sont justement le point d’attention des observateurs et du grand public, qui ne manque pas de mettre en cause les dangers de ces véhicules autonomes dès lors qu’un accident arrive. C’était notamment le cas pour Uber en mars 2018, lorsqu’un de ses véhicules sans chauffeur a été impliqué dans un accident mortel. Un incident qui avait mis un coup d’arrêt à Uber et obligé l’industrie à revoir ses systèmes de sécurité.

Il semblerait qu’en deux ans, Waymo ait largement montré patte blanche. Les projets et partenariats transversaux continuer de se multiplier. Une navette autonome pour les JO 2024 de Paris ? C’est ce qu’il se murmure depuis un an entre Waymo et Renault, qui ont signer un partenariat exclusif en juin 2019. Ce système de navette trouve également, une application pour la transport de marchandise. Waymo s’est ainsi associé au géant du courrier américain UPS, pour fournir ses véhicules autonomes afin que ceux-ci effectuent des trajets entre le centre de traitement et les magasins UPS.

Les taxis autonomes, un moyen de transport futuriste sur lequel Volvo a également décider d’investir. Le constructeur automobile suédois a signé un partenariat avec la filiale d’Alphabet pour que la technologie Lidar propre à Waymo soit intégrée dans ses véhicules électriques.

Les ramifications et officialisation de partenariat devraient continuer à germer, surtout qu’en temps de pandémie, l’absence de chauffeur à pour lui de mitiger les risques sanitaires. Waymo gardera tout de même un coup d’oeil dans le rétroviseur pour surveiller des concurrents eux-aussi prêts à passer la vitesse supérieure.

Amazon, par l’intermédiaire de la startup Zoox qu’il a rachetée pour 1 milliards de dollars en mai 2020, compte bien faire son trou. Zoox a obtenu il y a quelques semaines son permis pour tester ses véhicules autonomes en Californie. Amazon était le quatrième acteur a lancer sa flotte autonome sur les routes californienne, après Waymo, Nuro (fondée par 2 anciens ingénieurs de Google), et la startup chinoise AutoX.