Chose promise, chose due. La Commission européenne a conclu un accord permettant à 18 pays d’échanger entre eux les données issues de leurs applications de traçage du Covid-19. Ainsi, chacune de ces applications pourra fonctionner au-delà de ses frontières, ce qui accroîtra leur efficacité dans la lutte contre le virus. Malheureusement, et sans réelle grande surprise, la France ne fait pas partie de cet accord puisque l’application StopCovid a été construite sur une architecture centralisée.

StopCovid, vilain petit canard européen

L’accord mis en place par la Commission européenne prévoit que seules les applications construites autour d’architectures décentralisées pourront bénéficier de cette harmonisation. Favorisée par Google et Apple, cette structure permet « aux smartphones des utilisateurs d’importer régulièrement la liste de tous les pseudonymes ayant croisé des personnes contaminées, et vérifient eux-mêmes si leur pseudonyme figure sur ces listes ou pas« , explique FranceInfo.

Au total, ce sont donc 18 pays qui pourront profiter des bienfaits de leurs applications nationales de traçage du Covid-19 au-delà de leurs frontières. Seulement deux pays sont finalement exclus : la Hongrie et la France. Et pour cause, tous deux ont opté pour une architecture centralisée, qui garde les données bien au chaud, au sein du territoire.

En début de crise, Cedric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, expliquait sa décision par des raisons « de souveraineté sanitaire et technologique ». Des explications qui sonnent creux à l’heure où StopCovid se retrouve en marge d’un accord européen permettant d’accroître l’efficacité des applications de traçage et donc, de la lutte contre le virus. Un nouvel échec pour l’application française qui a bien du mal à se faire une place dans les smartphones de ses citoyens : seulement 2,5 millions de personnes l’auraient téléchargée depuis son lancement le 2 juin 2020.

Une mise en place (trop) tardive ?

Pour mettre en place une « passerelle » entre les 18 applications compatibles, la Commission européenne a fait appel aux services des entreprises T-Systems et SAP. Ensemble, elles auront pour mission de concevoir et développer une plateforme sur laquelle les alertes émises pourront être échangées et partagées entre les pays. Ainsi, lorsqu’un utilisateur se trouve en voyage dans un autre pays que le siens, il pourra être tout de même alerté s’il est en contact avec une personne ayant été infectée par le Covid-19 et n’utilisant pas la même application que lui.

Si la démarche est bonne, et même nécessaire, il y a tout de même un petit hic : l’harmonisation des applications ne devrait pas voir le jour avant la fin des vacances d’été, pourtant période critique en raison des nombreux voyages effectués.