Pour protester contre une nouvelle loi sécuritaire votée le 1er juillet au sein de la région autonome chinoise, plusieurs géants du web décident de ne plus fournir de données au gouvernement de Hong Kong. La BBC rapporte que c’est justement le cas de Zoom et Microsoft qui rejoignent Google, Facebook TikTok et Twitter.

Microsoft et Zoom mettent en pause leurs rapports de données

Avec cette nouvelle loi, le gouvernement espère pouvoir mieux identifier les manifestants hongkongais, grâce aux données personnelles. Zoom et Microsoft ont décidé de protester contre cette loi à leur manière. Ils ne fourniront plus de données aux autorités de la région autonome chinoise et limitent ainsi leur capacité à identifier les manifestants. À l’annonce de ce projet de loi en mai dernier, la demande de VPN avait littéralement explosé à Hong Kong. Les hongkongais voulaient à tout prix éviter d’être pistés.

Microsoft est très bien implanté à Hong Kong, notamment avec son offre Office 365 et son réseau social LinkedIn. Des outils disponibles également en Chine continentale. À Hong Kong, Microsoft délègue la gestion d’Office 365 à l’entreprise 21Vianet. Une gestion qui lui permet de ne pas trop s’impliquer dans ce blocage et donc de ne pas se mettre le gouvernement chinois à dos, où ces services sont aussi proposés contrairement à Google ou Facebook.

Quels risques encourent les géants du web avec ce boycott ?

En revanche, dans le cas de LinkedIn, les demandes de données sont directement gérées par les équipes de Microsoft. Le dernier rapport de transparence montre que 81 demandes ont été formulées par le gouvernement de Hong Kong entre juillet et décembre 2019. Microsoft affirme que :

« Comme nous le ferions pour toute nouvelle législation, nous examinons la nouvelle loi hongkongaise pour en comprendre les implications. Dans le passé, nous n’avons reçu qu’un nombre relativement faible de demandes de la part des autorités de Hong Kong, mais nous mettons en pause nos réponses à ces demandes pendant que nous effectuons notre examen pour nous assurer que cette loi répond à nos valeurs ».

Si les géants du web décidaient décidaient de rendre permanentes leurs politiques de non-conformité, elles pourraient se voir imposer des restrictions, voire une interdiction totale de leurs services dans la région autonome chinoise et même en Chine continentale. Malgré les liens entre son fondateur et la Chine, Zoom affirme que :

« Nous soutenons la liberté d’expression, de pensées et d’idées. Nous sommes fiers de faciliter des conversations significatives et une collaboration professionnelle dans le monde entier. Nous suivons activement l’évolution de la situation à Hong Kong. Nous avons justement interrompu le traitement des demandes de données provenant de Hong Kong ».