La FED a évalué les conséquences qu’une cyberattaque aurait sur le système bancaire

Les banques pourraient perdre l'équivalent de 2,7 fois le PIB des États-Unis.
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Par Valentin Cimino -

Publié le 16 janvier 2020 à 08h04 - Mis à jour le 16 janvier 2020 à 08h08

La Federal Reserve System (FED) de New York a réalisé une nouvelle étude qui lui permet aujourd’hui de mettre en garde le monde de la banque quant aux risques d’une cyberattaque de grande envergure. En effet, la banque centrale des États-Unis affirme que dans l’hypothèse où les institutions américaines seraient visées par une cyberattaque de grande envergure, plus d’un tiers des actifs bancaires pourrait être affecté.

La FED tire la sonnette d’alarme pour le système bancaire

Nous pouvons lire dans l’étude réalisée par la FED que : « une cyberattaque pourrait déclencher une course à la liquidité et entraîner des problèmes de solvabilité. Ces conséquences dramatiques seraient causées par la panique. Les cyberattaques sont particulièrement dangereuses pour les institutions financières car elles peuvent nuire à la capacité de la banque de servir ses créanciers, par exemple si les comptes ne sont plus accessibles ».

Concrètement, la banque centrale des États-Unis affirme qu’une cyberattaque sophistiquée contre les États-Unis pourrait se répercuter sur les grandes banques et perturber gravement le système financier dans son ensemble. Si les estimations exactes des dommages potentiels varient selon le moment et le lieu d’une cyberattaque contre le gouvernement américain, les conséquences restent néanmoins dramatiques pour le système bancaire.

La FED précise que : « comme les banques et les institutions financières opèrent sur un ensemble diversifié de marchés et remplissent de multiples fonctions pour le compte de leurs clients, l’incertitude quant à l’ampleur et aux retombées potentielles sur d’autres segments peut déclencher des fuites de la part des clients« .

Dans l’un des scénarios les plus graves, les banques pourraient perdre une somme représentant 2,7 fois le produit intérieur brut américain. Les auteurs de l’étude précisent que : « même une cyberattaque visant des banques ayant moins de 10 milliards de dollars d’actifs porterait atteinte à une partie importante du système ».

Les USA ne sont pas à l’abri d’une cyberattaque d’envergure

Si cette étude sort en ce moment, c’est parce que les États-Unis savent qu’ils ne sont pas à l’abri d’une cyberattaque d’envergure. En effet, suite à la mort du général Qasem Soleimani lors d’un raid américain, mené avec un drone, près de l’aéroport de Bagdad, en Irak, l’Iran mettait en garde les États-Unis. Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a déclaré que : “les États-Unis doivent savoir que l’attaque criminelle contre le général Soleimani a été la plus grave erreur de ces dernières années. Ces criminels subiront une dure vengeance”.

L’Iran avait averti les États-Unis qu’une vague de cyberattaques pourrait déferler. Au début du mois de janvier, des hackers iraniens avaient vandalisé un site web du gouvernement américain en guise de représailles. Les pirates informatiques ont laissé une illustration de Donald Trump ensanglanté, se faisant frapper au visage. Sur cette image, nous pouvons également apercevoir des missiles avec le drapeau iranien. Bref les États-Unis savent qu’ils ne sont pas à l’abri de nouvelles attaques.