Selon le ministre tchèque des Transports, Martin Kupka, depuis le début de la guerre en Ukraine, des hackers pro russe aurait tenté à « plusieurs milliers de reprises » d’interférer avec les réseaux ferroviaires de plusieurs pays membres de l’Union européenne. Pour la République tchèque, ces sabotages s’inscriraient dans le cadre d’une campagne entreprise par Moscou, visant à déstabiliser l’UE et ses infrastructures critiques.

Les cyerbattaques entreprises par des hackeurs pro-russes se sont intensifiées depuis 2022

Ces deux dernières années, et de la même manière que l’ANSSI en France, l’agence tchèque de cybersécurité, NUKIB, avait mis en garde les entreprises privées et publics contre une hausse probable des cybermenaces. Elle a mis en lumière un contexte géopolitique favorable aux actes cybermalveillants, les pirates informatiques ciblant en priorité les secteurs de l’énergie et des transports.

L’opérateur ferroviaire tchèque České dráhy a confirmé l’analyse de NUKIB, constatant un nombre croissance d’attaques informatiques ciblant son infrastructure numérique, l’obligeant à se renforcer en matière de cybersécurité. À plusieurs reprises, les systèmes de billetterie de l’entreprise ont été mis hors service. Les cyberassaillants ont également visé les systèmes de signalisation de la société, qui regroupe l’ensemble des équipements techniques conçus pour assurer la bonne marche des trains sur le réseau ferré.

Dans un rapport publié en mars 2023, l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) revenait sur les menaces pesant sur le secteur des transports. L’ENISA avait indiqué que le nombre de cyberattaques touchant les compagnies ferroviaires était en hausse, en raison de la guerre opposant l’Ukraine et la Russie. D’après l’agence, Plusieurs groupes de hackers pro russes s’en seraient pris à des opérateurs ferroviaires lettons, lituaniens, estoniens et roumains, en plus de České dráhy.

Ces évènements ont par ailleurs eu un impact sur les décisions prises par le gouvernement tchèque pour le développement de son réseau ferroviaire. Le ministère tchèque des Transports a annoncé la couleur pour le projet de ligne à grande vitesse visant à relier Berlin, Prague et Vienne en quatre heures. Les infrastructures critiques de cette nouvelle ligne, à savoir ses systèmes de signalisation et d’information, seront vraisemblablement fournies par des entreprises basées au sein de l’UE. Martin Kupka a indiqué qu’il n’interdirait pas aux entreprises étrangères de postuler à l’appel d’offres, mais que leurs dossiers seront attendus au tournant.