Aux États-Unis, Apple vient de lancer une nouvelle application baptisée Research. Cette dernière va lui permettre de collecter des données, avec le consentement des utilisateurs, pour trois études de grande ampleur réalisées en partenariat avec des chercheurs.

Les géants de la tech s’investissent de plus en plus dans le domaine de la santé et de la recherche médicale. Après avoir racheté Fitbit, Google travaille désormais sur un moteur de recherche destiné aux patients. C’est aujourd’hui Apple qui se lance dans un projet particulièrement ambitieux, et espère révolutionner la médecine avec trois études réalisées grâce aux données collectées par l’Apple Watch et l’iPhone.

Sur quoi porteront les études ?

La première recherche, nommée Apple’s Women Health Study, se focalise sur la santé des femmes, et sera réalisée en collaboration avec l’École de santé publique de l’université de Harvard et l’Institut National de la Santé. Grâce à des sondages auxquels les participantes pourront répondre directement depuis l’application Research, l’étude cherche à mieux comprendre comment le corps et le cycle reproductif des femmes évoluent avec le temps. En outre, elles peuvent choisir de partager directement certaines données collectées par leur appareil Apple, tels que leur rythme cardiaque ou leur activité physique pour compléter nos connaissances sur la santé des femmes.

La seconde étude, l’Apple Earing Study, va s’intéresser à l’impact de la pollution sonore sur le long terme. “Il y a un sonomètre sur l’Apple Watch, si nous pouvons aider les gens à comprendre à quel point l’exposition au bruit dans leur environnement les affecte, ou du moins atténuer le problème de la perte de l’audition, c’est une contribution majeure à la société”, a expliqué Jeff Williams, directeur des opérations chez Apple, au New York Times. Cette recherche est effectuée en contribution avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’université du Michigan.

Enfin, la dernière étude, baptisée Apple Heart and Movement Study, est réalisée en partenariat avec l’American Heart Association et le Brigham and Women’s Hospital, situé à Boston. Elle va, entre autres, analyser les données sur l’activité physique et le rythme cardiaque afin de permettre d’identifier plus efficacement les signes de troubles ou maladies du cœur..

Des arguments convaincants

Afin de participer à l’une de ces études, les propriétaires de produits Apple doivent télécharger l’application Research et consentir à ce que leurs données soient utilisées, argument de taille pour la marque à la pomme, après la récente controverse observée chez le concurrent Google. De plus, les participants pourront s’inscrire avec un surnom afin de préserver leur anonymat.

Cette méthode va grandement simplifier notre manière de réaliser les études de grande ampleur. Les volontaires sont habituellement obligés de se rendre dans des centres de santé, alors qu’ici, ils n’ont qu’à se servir de leur smartphone ou de leur montre, argument convaincant pour encourager plus de gens à participer. Exemple frappant, Apple a réussi à inscrire pas moins de 400 000 participants pour une étude sur l’impact des montres intelligentes réalisée par l’université de Stanford. Pour y parvenir, la firme de Cupertino a simplement fait la promotion de la recherche sur son App Store et via e-mail.

Santé ou marketing ?

Quelques réserves ont toutefois été prononcées par rapport à l’efficacité de ces études. Comme le souligne le New York Times, les personnes détenant un iPhone ont en général un revenu plus élevé que les utilisateurs d’Android. D’ailleurs, une précédente étude réalisée par la marque, l’Apple Heart Study, comptait moins de participants afro-américains, latino-américains ou âgés de plus de 65 ans. Un tel manque de diversité peut fausser les résultats d’une étude pour une certaine partie de la population.

Enfin, sans remettre en cause la volonté d’Apple de contribuer à l’avancée de la médecine, on se doute bien qu’un enjeu marketing se cache derrière ce nouveau projet. Par exemple, les données collectées vont lui permettre d’améliorer ses produits ou d’en imaginer de nouveaux, en mettant en avant l’aspect “santé” de ses appareils… Une nouvelle manière de poser un peu plus son empreinte sur la société.