Nouveau rebondissement dans l’affaire des écoutes de conversations ! Alors que toutes les grandes entreprises américaines ont été épinglées pour avoir plus ou moins légalement écouté des enregistrements entre utilisateurs et assistants vocaux, c’est un nombre record que révèle Irish Examiner. En effet, les sous-traitants d’Apple qui ont travaillé sur les enregistrements de Siri écoutaient près de 1 000 enregistrements par jour, soit un toutes les deux minutes.

Des employés considérés comme des machines

Fin juillet, nous vous révélions qu’après Amazon ou Google, Apple le « garant de la vie privée » de ses utilisateurs avait lui aussi manqué de transparence avec ses clients. Plusieurs employés auraient eu accès à des extraits Siri qui n’auraient pas dû être enregistrés.

Après cette révélation, Apple a annoncé mettre en pause son programme d’évaluation Siri à l’échelle mondiale afin de procéder à un examen approfondi. L’entreprise avait également annoncé que moins de 1% des requêtes étaient concernées, mais cela ne nous donnait pas réellement d’indications sur la quantité.

Grâce au témoignage d’un ancien employé qui travaillait en Irlande, dans la ville de Cork chez Globetech, on apprend que les sous-traitants travaillaient « comme des machines ». Chacun avait pour objectif d’écouter plus de 1000 enregistrements Siri par jour. La majorité des enregistrements duraient « environ quelques secondes, parfois nous entendions des données personnelles ou des extraits de conversations, mais la plupart du temps, ce sont des commandes Siri« .

En plus d’écouter, ils devaient transcrire ces derniers et les « noter » en fonction de différents critères. Parmi ces derniers : l’activation accidentelle de Siri ou une requête à laquelle l’assistant n’a pas pu répondre.

Des centaines d’emplois perdus

Les employés travaillant sur les enregistrements ont tous signé un accord de confidentialité au début de leur contrat, leur empêchant de dire qu’ils travaillaient pour Apple. L’employé qui a témoigné anonymement ajoute : « je comprenais les raisons pour lesquelles l’entreprise le faisait, mais je comprenais pourquoi les gens pensaient qu’il s’agissait d’une atteinte à la vie privée parce qu’ils ne le disaient pas aux gens ».

Suite à la mise en pause du programme plusieurs employés, dont la source d’Irish Examiner, ont vu leur contrat se terminer. Cela pourrait représenter plus de 300 personnes aujourd’hui sans emploi. L’employeur, Globetech, a indiqué qu’un geste serait fait, afin de « soutenir nos employés en leur offrant des possibilités de redéploiement, si possible ».