Avons-nous encore des droits sur nos données personnelles et notre vie privée ? Depuis plusieurs mois des scandales à l’instar de Cambridge Analytica voient le jour. Mais plus récemment et avec l’essor des assistants vocaux, les géants américains comme Amazon ou Google font couler de l’encre. C’est à présent au tour d’Apple de faire parler de son assistant Siri. Comme le rapporte un article de The Guardian, certains sous-traitants d’Apple auraient accès à certains extraits de nos échanges avec Siri.

Début juillet, nous apprenions que les conversations avec Alexa étaient stockées indéfiniment, bien qu’Amazon propose une option pour effacer les historiques. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Google. 0,2% des requêtes seraient écoutés pour être traduites, afin d’améliorer la technologie. Ainsi, s’il n’est pas surprenant qu’Apple fasse la même chose pour améliorer son assistant vocal, cela pourrait porter préjudice à la firme qui a toujours affirmé une forte protection des données de ses utilisateurs, comme par exemple lors du CES de Vegas avec une affiche géante faisant un pied-de-nez à Amazon et Google.

Apple se veut pourtant grand défenseur de la vie privée

Concrètement, l’article de The Guardian explique que les sous-traitants ont accès à des données « confidentielles » traitant de sujets personnels comme des relations sexuelles, des trafics de drogues ou encore des informations médicales. Même si ces échanges ne concernent pas la totalité des échanges avec Siri, une petite partie est transmise à des sous-traitants afin « d’évaluer les réponses en fonction de divers facteurs ». Apple explique que les données « sont utilisées pour aider Siri et la dictée.. à mieux vous comprendre et à reconnaître ce que vous dites. »

La firme à la pomme ne précise pas que les requêtes sont traitées par des tiers

Pour rassurer, Apple a répondu à The Guardian et explique « les requêtes des utilisateurs ne sont pas associées à l’identifiant Apple de l’utilisateur. Les réponses de Siri sont analysées dans des installations sécurisées et tous les évaluateurs sont tenus de respecter les strictes exigences de confidentialité d’Apple« . Le nombre de demandes sélectionnées au hasard représenterait moins de 1% des activations quotidiennes de Siri, d’après Apple.

Des conversations enregistrées sans activation de Siri

Comme sur tous les assistants vocaux, le problème est que ces derniers peuvent s’activer par erreur, un fait compréhensible mais problématique. En effet, les enregistrements sont parfois accompagnés « des données de l’utilisateur indiquant l’emplacement, les coordonnées et les données de l’application.»  Par ailleurs, ces enregistrements accidentels sont seulement reportés comme un « problème technique » par le personnel.

Apple aurait donc « oublié » de préciser à ses utilisateurs, que certaines interactions avec Siri étaient écoutées et traitées par des personnes extérieures à Apple. De plus, la concurrence (Amazon et Google) proposent aux utilisateurs une fonctionnalité permettant de ne pas utiliser les enregistrements dans le cadre de l’amélioration du service. Apple ne donne pas le choix, il faut soit désactiver Siri, soit faire avec.