En Virginie, aux États-Unis, une loi contre le revenge porn a été mise à jour le 1er juillet pour prendre en compte les images truquées, dont les deepfakes. Le principe du revenge porn est très lié à notre époque. De plus en plus de personnes créent ou s’échangent photos ou des vidéos à caractère sexuel. Seul problème, dès lors que ces personnes ne s’entendent plus ou se quittent lorsqu’il s’agit d’un couple, l’un des deux membres, par vengeance, diffuse ces images. On appelle cela le revenge porn, ou pornodivulgation en français.

Les deepfakes changent la donne

Depuis leurs premières mises en ligne, les deepfakes nous indiquent ceci : la désinformation sera plus virulente dans les années qui viennent. En revanche, comme toute tendance, il y a toujours une perversion qui s’oriente vers le porno. Ainsi, très vite, on a vu apparaitre des effets très réalistes où une actrice X voyait sa tête remplacée par celle d’une activer d’Hollywood. Gal Gadot en a par exemple fait les frais avec une vidéo qui a très rapidement été interdite, même par la plateforme PornHub.

Plus récemment, un outil effrayant a été présenté sur la toile. Baptisé DeepNude, il exploitait l’intelligence artificielle (IA) pour simuler le corps nu d’une femme à partir de sa photo habillée. Un outil très puissant, trompeur, que l’équipe qui l’a conçu a décidé de retirer d’Internet, car « le danger est trop grand ».

Un cadre de loi à faire évoluer

Aux États-Unis, la loi construite contre le revenge porn s’articule principalement autour des notions de harcèlement, et de protection de la vie privée. Ainsi, créer de faux contenus pornographiques à partir de la photo d’une personne est désormais condamnable. La peine encourue est de 12 mois d’emprisonnement, et 2 500 dollars d’amende.

Les résidents de l’État de Virginie y réfléchiront probablement à deux fois avant de créer de fausses vidéos de leurs collègues, ou même d’une célébrité.

Qu’en est-il en France ?

En France, le revenge porn, dans sa forme juridique, est un crime. Est interdite la « transmission d’une image d’une personne qui est dans un lieu privé, sans le consentement de la personne concernée ». Néanmoins, un arrêt de la Cour de cassation daté de mars 2016 précise que diffuser sans accord, mais avec consentement sur l’image captée dans un lieu privé n’est pas condamnable.

Pour ce qui est des deepfakes, ils seront probablement intégrés à la loi de lutte contre les fake news, mais vont-ils être reliés à l’usurpation d’identité ou au harcèlement ?

Un danger croissant pour les plateformes

Si PornHub a rapidement interdit et banni ce type de contenus, il reste toujours aussi facile de créer et partager des deepfakes pornographiques. C’est un jeu du chat et de la souris dans lequel les plateformes de diffusion et les réseaux sociaux doivent entrainer leurs IA à reconnaitre lorsqu’une image est trafiquée. C’est déjà le cas par exemple pour une vidéo de Mark Zuckerberg publiée sur Instagram.

Pour ce qui est du porno, Facebook avait tenté un service, uniquement basé sur l’intelligence artificielle. Il fallait envoyer une photo de soi nu, pour que le programme la reconnaisse et puisse automatiquement bloquer sa publication si cela devait arriver.

Reste maintenant à voir ce que notre pays prépare contre ces vidéos d’un nouveau genre.