Longuement impliqué dans différents scandales concernant la vie privée de ses utilisateurs, Facebook semble avoir retenu la leçon. Mark Zuckerberg, dans un long article de blog paru cette semaine, explique que le réseau social s’apprête à prendre un énorme virage. Facebook va désormais se tourner davantage vers les communications privées, chiffrées et éphémères.

Depuis sa création, en 2004, Facebook rime avec réseau social et partages publics. Si cela ne disparaîtra pas (dans l’immédiat), l’entreprise anticipe la possibilité que les utilisateurs se dirigent encore plus en direction de canaux de communication privés, comme WhatsApp ou encore Messenger.

Dans son article, Mark Zuckerberg écrit « je comprends que beaucoup de monde ne pensent pas que Facebook puisse ou veuille construire ce genre de plateforme axée sur la protection de la vie privée – parce que, franchement, nous n’avons pas actuellement une solide réputation pour la création de services de protection de la vie privée et nous avons toujours privilégié les outils pour un partage public. Mais nous avons montré à maintes reprises que nous pouvons évoluer pour créer des services que les gens souhaitent véritablement, y compris dans la messagerie privée et les stories. »

Privées, chiffrées, éphémères, sont les maîtres mots.

Face à un manque d’intérêt flagrant des plus jeunes générations, le dinosaure des réseaux sociaux compte clairement orienter son développement vers des communications privées, chiffrées de bout en bout et éphémères.

Facebook avait évoqué un projet prévu pour 2020, capable de mettre en relation les utilisateurs de tous les services de messagerie du groupe. Ce projet en question, n’est autre que cette nouvelle plateforme, avec beaucoup d’explication sur son fonctionnement. Mark Zuckerberg explique que dans un premier temps, Facebook permettra aux utilisateurs de WhatsApp, Messenger et Instagram Direct de communiquer entre eux sans switcher de plateforme. Par la suite, Facebook prévoit d’ajouter un service permettant d’intégrer les SMS à la plateforme. Cette fonctionnalité ressemble grandement à la technologie RCS développée par Google, disponible sur Android Messages.

Des problématiques concernant le chiffrement.

Le chiffrement de bout en bout par définition, rend les messages impossibles à lire sur les serveurs de Facebook. C’est notamment ce que les utilisateurs demandent le plus souvent. Néanmoins, cette technologie empêcherait les gouvernements de garder un oeil sur les messages échangés en ligne.

Facebook semble déjà avoir fait face à ce type de problématiques. Toujours dans son article Mark Zuckerberg évoque certains obstacles rencontrés par l’entreprise : « Les gouvernements demandent souvent des données de manière illégale, et pendant que nous repoussons et combattons ces demandes devant les tribunaux, nous risquons toujours de perdre un procès. Si les informations ne sont pas cryptées, nous devons soit les restituer, soit risquer que nos employés soient arrêtés si nous ne nous conformons pas ». Le créateur de Facebook précise qu’un cas précis a même emmené un employé derrière les barreaux. Ce dernier n’avait pas pu donner certaines informations confidentielles et chiffrées, inaccessible par l’entreprise.

Évidemment, le réseau social a conscience que ce type de messagerie chiffrée est souvent utilisée par des acteurs malveillants, notamment les terroristes. Si le chiffrement empêche les autorités de consulter ces messages, Facebook s’engage à améliorer des capacités à identifier ces utilisateurs suspects en scrutant leur activité par exemple, sans forcément lire les messages directement.

En tout cas si Facebook semble confiant et capable de gérer toutes ces informations, l’entreprise discute énormément avec des experts, des gouvernements, et des responsables dans différents domaines.