Cela fait bientôt un an que nous vous avons présenté CRISPR, bien que cette solution existe depuis déjà un certain temps. Ses champs d’action sont aussi vastes que le service qu’elle pourrait rendre au monde. C’est pour cela que l’entreprise fondée par sa créatrice a lancé un projet pour réaliser de premiers essais cliniques.

CRISPR est un outil de modification génétique qui s’avère être puissant, peu onéreux, et facile à exploiter. Cette biotechnologie peut ajouter, supprimer, modifier le patrimoine génétique de n’importe quelle cellule. Qu’elle soit végétale, animale, ou humaine. De premières études ont montré qu’il était possible de retirer le VIH d’un animal vivant. D’autres ont permis à des chercheurs de stocker un GIF dans de l’ADN. Aux États-Unis, ce sont des embryons humains qui ont été édités avec CRISPR, mais sans les réimplanter par la suite.

Emmanuelle Charpentier, une microbiologiste et généticienne française à l’origine de CRISPR-Cas9 a fondé une société appelée CRISPR Therapeutics. Sa mission est de prendre ce qui a été élaboré en laboratoire, et de l’appliquer à des humains afin de soigner une maladie génétique. Cette société a déposé au début du mois de décembre une demande auprès des régulateurs européens. Elle demande la permission de lancer un essai pour un remède qui pourrait soigner la thalassémie. Si la demande est acceptée, le projet pourrait démarrer dès l’année prochaine et ce serait une première en Europe.

En Chine, CRISPR a déjà été utilisée sur des humains pour traiter des cancers agressifs. Aux États-Unis, d’autres chercheurs se concentrent eux aussi sur le cancer, mais aucun résultat n’a été publié jusqu’ici. Si ces deux projets travaillent sur les cancers, personne n’avait encore lancé de test pour traiter une maladie génétique.