Deux élus démocrates de la Chambre des représentants cherchent à déterminer si SpaceX a réalisé suffisamment d’efforts pour empêcher la Russie d’utiliser Starlink, son réseau Internet par satellite.

Starlink nie les allégations

Dans une lettre adressée à Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX, Jamie Raskin et Robert Garcia s’insurgent contre les informations selon lesquelles l’armée russe exploite la technologie américaine, les qualifiant d’« alarmantes », selon Reuters. Les forces armées auraient en effet déployé des terminaux Starlink dans l’est de l’Ukraine pour soutenir leur effort de guerre dans la région.

« Cette utilisation abusive présumée des terminaux Starlink en dehors des frontières internationalement reconnues de la Russie constitue une menace sérieuse pour la sécurité de l’Ukraine, la vie des Ukrainiens et la sécurité nationale des États-Unis », déplorent les représentants. Le mois dernier, des responsables ukrainiens alertaient sur le phénomène, indiquant que la Russie avait obtenu les paraboles via des pays arabes. Kiev a expressément demandé à SpaceX d’empêcher les Russes de s’en servir dans les zones occupées.

La société a envoyé des terminaux en Ukraine dès le début de la guerre en janvier 2022. Depuis, près de 400 d’entre eux fournissent une connexion Internet haut débit et s’avèrent vitaux pour les communications ukrainiennes sur le champ de bataille.

SpaceX, tout comme son PDG Elon Musk, ont fermement nié ces allégations. Le milliardaire a indiqué sur X, anciennement Twitter, que Starlink n’avait jamais vendu sa technologie directement à la Russie. « L’acquisition, l’utilisation ou l’interférence de la Russie avec les terminaux Starlink ont toutes les chances de favoriser l’invasion brutale et illégitime de l’Ukraine par la Russie », poursuivent les élus. Ils exigent une réponse de l’entreprise avant le 20 mars.

Un moment charnière

Cette enquête intervient alors que les pays occidentaux s’empressent d’aider l’Ukraine en lui fournissant davantage d’armes et de financements. L’été dernier, le pays a essuyé un lourd échec dans sa tentative de contre-offensive. Il se prépare désormais à de nouvelles ripostes.

Kiev plaide en faveur d’une aide accrue, mais un programme d’aide américain essentiel a été bloqué par les républicains au Congrès à la demande de Donald Trump. L’ancien président et candidat républicain aux prochaines élections se montre très critique à l’égard de la politique internationale de son homologue.

Ce 7 mars, Joe Biden a exhorté le Congrès à soutenir Kiev à travers son plan d’armement fixé à 95 milliards de dollars, affirmant qu’il ne « pliera pas » face à Vladimir Poutine.