Les questeurs du Parlement européen ont acté le 27 février, le bannissement des 14 représentants d’Amazon jusqu’à présent autorisés à se rendre au sein de l’institution européenne. Appelés à plusieurs reprises à comparaître devant la Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement, les lobbyistes du géant de l’e-commerce ne sont jamais venus.
Les parlementaires européens intransigeants avec Amazon
Les questeurs ont autorisé le secrétaire général à retirer les badges d’accès de longue durée aux lobbyistes d’Amazon a déclaré un porte-parole du Parlement européen. Cela faisait près de sept ans qu’une telle restriction n’avait pas été prononcée. C’était l’entreprise américaine Monsato qui avait subi le courroux des questeurs. La compagnie agrochimique avait ignoré une convocation à une audience parlementaire autour du glyphosate, un pesticide qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières années.
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Cette fois-ci, le Parlement européen avait demandé aux représentants d’Amazon de comparaître au sujet des conditions de travail dans ses entrepôts, dans le cadre des investigations de la Commission de l’emploi et des affaires sociales (EMPL). À plusieurs reprises, les représentants de l’entreprise ont décliné l’invitation, le dernier refus en date ayant été enregistré le 23 janvier. La goutte de trop pour la Commission EMPL qui a saisi les questeurs du Parlement deux semaines plus tard, le 6 février. Les eurodéputés ont également voulu visiter un entrepôt de l’entreprise durant une période de forte activité, sans succès.
« Il est déraisonnable que les membres subissent des pressions d’Amazon tout en étant privés du droit de représenter les intérêts des citoyens européens et de s’enquérir des allégations de violations des droits fondamentaux consacrés dans les traités de l’UE et le droit du travail de l’UE, » est-il possible de lire dans une lettre rédigée par les questeurs. À noter que la mesure ne concerne que les badges permanents, empêchant les lobbyistes de se rendre à leur bon vouloir dans les locaux du Parlement européen. Elle n’interdit pas les eurodéputés de les inviter pour de nouvelles auditions.
Pour Politico, Dragoş Pîslaru, eurodéputé roumain (Renew) est revenu sur le retrait des badges d’entrée aux représentants d’intérêts du géant américain de l’e-commerce. « L’affaire pourra être réexaminée si Amazon montre une volonté de coopérer, notamment à la demande de la commission de l’emploi, » a-t-il souligné.
De son côté, Amazon a réagi à la décision, affirmant être « très déçu » du cours des évènements. « Nous souhaitons dialoguer de manière constructive avec les décideurs politiques, » a déclaré Sarah Tapp, une porte-parole du groupe. Elle a ajouté que la firme avait invité à plusieurs reprises des eurodéputés à visiter ses installations. Enfin, elle est revenue sur le refus d’organiser une visite dans une installation allemande l’entreprise en décembre dernier, affirmant qu’il s’agissait de « la période de l’année la plus chargée pour notre activité ».