Le Vietnam accentue ses efforts pour devenir une terre d’accueil pour l’industrie des semi-conducteurs. Hanoï promet des allègements fiscaux et d’autres avantages aux entreprises du secteur qui investiraient dans le pays.
Le Vietnam veut attirer les géants des puces
Le gouvernement le sait, il a une carte à jouer dans la filière des semi-conducteurs, secouée par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Plusieurs cadors sont en effet contraints de quitter l’Empire du Milieu et refusent de s’implanter à Taïwan en raison de ce même conflit géopolitique. D’autres industries sont touchées. Apple a par exemple délocalisé la production de certains de ses appareils de la Chine vers le Vietnam et l’Inde.
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Pour l’heure, le Vietnam perd sur le terrain des puces au profit de la Malaisie, Intel et AT & S ayant récemment privilégié le pays pour y fabriquer d’importantes unités de production. Il passe désormais à la vitesse supérieure. D’après le Financial Times, le pays a mis en place un plan national incluant des subventions industrielles via un fonds scientifique et des recherches conjointes de l’État avec des entreprises technologiques privées telles que FPT.
En parallèle, le pays a pour ambition de former 50 000 ingénieurs pour l’industrie d’ici à 2030, alors que le manque de compétences avancées a limité sa progression dans le secteur. Ses universités proposent désormais des cours sur les semi-conducteurs en partenariat avec des employeurs comme Samsung.
« Le potentiel pour devenir une puissance »
Le Vietnam est en bonne position pour bénéficier d’importantes subventions dans le cadre du Chips Act américain. Un argument de taille pour attirer des champions comme Nvidia. En septembre, plusieurs géants américains se sont rendus dans le pays pour rencontrer ses dirigeants, tandis que ces derniers multiplient les appels du pied pour les encourager à investir.
Quelques freins subsistent encore. Jose Fernandez, sous-secrétaire d’État américain à la croissance économique, à l’énergie et à l’environnement, a fait savoir que des grands groupes s’engageraient si le pays disposait de suffisamment d’énergie renouvelable pour atteindre leurs objectifs écologiques. Selon lui, le Vietnam a tout de même « le potentiel pour devenir une puissance » dans les semi-conducteurs.
Le pays d’Asie du Sud-Est doit maintenant conclure des accords de transfert de technologie avec les pays qui dominent le secteur des puces, a indiqué Huynh Thanh Dat, ministre de la science et de la technologie. Afin de démontrer l’étendue de ses ambitions, le gouvernement a pris la décision de lier l’industrie des semi-conducteurs à deux programmes d’État.