Xi Jinping, président de la République populaire de Chine, a annoncé ce lundi que le Parti communiste chinois (PCC) serait plus présent dans le contrôle de l’industrie technologique du pays. Les ressources économiques disponibles seront prioritairement allouées à la recherche autour des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle (IA).
Entre innovation et régulation, Pékin à la recherche d’un juste milieu
Selon la chaîne de télévision chinoise CCTV, le Comité central du Parti communiste chinois jouera un rôle plus important dans le choix des travaux technologiques à prioriser. Bien que les détails du mécanisme n’aient pas été divulgués, la plus haute autorité du PCC aura la possibilité d’allouer plus de ressources aux entités menant des travaux en lien avec les nouvelles technologies.
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Cette mesure se place dans la continuité de toutes celles déjà prises pour raffermir toujours plus contrôle du PCC sur l’industrie technologique du pays. En mars dernier, le Comité central du parti et le Conseil des affaires de l’État annonçaient la création d’une commission centrale pour la science et la technologie (CSTC). Cette nouvelle entité, directement contrôlée par le PCC, a succédé au ministère de la Science et de la Technologie qui s’occupait jusque-là de l’élaboration des politiques pour le développement technologique.
Pékin justifiait ce changement en évoquant sa volonté de construire un écosystème technologique chinois autosuffisant en mobilisant toutes les ressources disponibles. En introduisant le CSTC, Xi Jinping donne la priorité aux fonctions du PCC plutôt qu’aux ministères. Cela permet de centraliser le contrôle de l’industrie technologique du pays autour du parti et de procéder à des ajustements politiques rapides, si nécessaire.
C’est ce que le président chinois avait déjà fait avec l’Administration chinoise du cyberespace (CAC). En dix ans, le CAC est devenu le régulateur de l’ensemble des politiques chinoises liées à internet, à la cybersécurité, et à la protection des données personnelles. Il est tout à fait possible qu’à l’avenir, le CSTC, tout comme le CAC, devienne une entité dotée de multitudes de pouvoirs lui permettant de réguler à sa guise le secteur des nouvelles technologies en Chine.
À titre d’exemple, en avril 2023, lors d’une réunion du parti communiste chinois, Xi Jinping ainsi que d’autres hauts responsables chinois ont jugé qu’il était important de mieux contrôler l’intelligence artificielle. Un projet de réglementation a été rédigé et publié par le CAC. Le régulateur a même lancé une consultation publique afin de reculer un avis des acteurs du milieu et affiner si nécessaire le cadre législatif avant son entrée en vigueur.