Le ministère japonais du commerce va à nouveau injecter des millions de dollars dans la recherche sur les semi-conducteurs de pointe. Depuis 2022, le Pays du Soleil Levant investit massivement pour retrouver sa place de leader dans le secteur.
Tokyo externalise ses recherches sur les semi-conducteurs de pointe
Positionné sur le marché des semi-conducteurs depuis les années 70, l’archipel l’a allègrement dominé pendant près de vingt ans jusqu’aux années 2000. Alors que cette technologie revêt désormais un enjeu géopolitique majeur, le gouvernement a dévoilé un vaste plan à plusieurs milliards de dollars pour revigorer son industrie et retrouver sa place de numéro 1.
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Tokyo a notamment fondé le consortium Rapidus pour atteindre ses objectifs. Ce dernier vise à fabriquer en masse des puces à 2 nanomètres (nm), afin de concurrencer des entreprises de premier plan telles que TSMC, le leader mondial de la fonderie de semi-conducteurs. Afin de stimuler ses efforts, le gouvernement vient d’approuver l’externalisation de ses recherches sur les technologies de fabrication de pointe au Leading-edge Semiconductor Technology Center (LSTC).
Créée il y a un an, cette organisation rassemble les chercheurs japonais dans des domaines clés comme les nanotechnologies, les matériaux, l’intelligence artificielle (IA) et la conception de puces. Elle est présidée par Tetsuro Higashi, président de Rapidus et ancien cadre de Tokyo Electron, et regroupe des instituts de recherche et des universités.
Le contrat, d’une durée maximale de cinq ans, portera sur la technologie des puces de 2 nm et au-delà, ainsi que sur la conception de processeurs compatibles avec l’IA. L’entité espère être en mesure de concevoir des puces de puces à 1,4 nm d’ici à 2028. Le gouvernement japonais s’est engagé à investir 301 millions de dollars pour la soutenir.
Rapidus se montre confiant
Si beaucoup se montrent sceptiques compte tenu de l’avancée de TSMC sur ses concurrents, l’industrie des puces japonaise se veut confiante. « Nous bénéficions d’un soutien aussi large de la part du gouvernement, de l’étranger et des fabricants de matériel. Je n’ai pas le moindre doute quant au succès de Rapidus », a clamé Tetsuro Higashi. Le géant taïwanais maîtrise plus de 90 % du marché mondial des fonderies de pointe.
Le Japon n’est pas le seul pays à investir massivement dans l’industrie de semi-conducteurs. La Corée du Sud a récemment présenté un plan à 470 milliards de dollars pour stimuler sa filière. Aux quatre coins du monde, les grandes puissances déploient des politiques de subventions pour attirer les fabricants, la pandémie ayant mis au jour la nécessité de ne pas dépendre d’autres pays dans ce secteur essentiel.