Dans un mois, le 7 mars précisément, le règlement sur les marchés numériques européen, le Digital Markets Act (DMA), entrera en vigueur. WhatsApp a ainsi annoncé des changements sur son application. L’application aux deux milliards d’utilisateurs va permettre l’interopérabilité avec d’autres services de messagerie. Autrement dit, WhatsApp va pouvoir connecter plusieurs applications.

Dans un premier temps, cette nouvelle fonctionnalité sera présentée uniquement sur les discussions individuelles. Les utilisateurs auront la possibilité d’envoyer des messages texte, audio ou vidéo, ainsi que des fichiers à des applications tierces, depuis WhatsApp. Ces « conversations tierces » seront présentées dans une rubrique dédiée, distincte de la boîte de réception principale. Du côté des appels et discussions de groupe, l’interopérabilité pourrait prendre encore quelques années.

La nouvelle fonctionnalité reste optionnelle afin d’éviter les spams et escroqueries. « Je peux choisir de participer, ou non, à l’ouverture aux échanges de message avec des tiers », explique Dick Brouwer, directeur de l’ingénierie chez WhatsApp. Il ajoute : « C’est important, car cela pourrait constituer une source importante de spam et d’escroqueries ». Pour faire leur choix, un pop-up sera présenté aux utilisateurs lors du lancement de la fonctionnalité.

Non-respect du DMA : l’amende ira jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires

Dick Brouwer souligne que les « conversations tierces » auront un traitement particulier car elles « ne permettent pas d’offrir le même niveau de sécurité et de protection de la vie privée » que le système natif. Chaque changement apporté pourrait « créer une cascade inattendue de problèmes concernant la vie privée et la sécurité des données ». Par ailleurs, la qualité de services ne devrait pas être la même. « Je ne pense pas que les chats interopérables pourront évoluer à la même vitesse. Il est plus difficile de faire évoluer un réseau ouvert », estime Dick Brouwer.

Pour être rattachées à WhatsApp, les messageries tierces signeront avec Meta un accord dont les conditions n’ont pas encore été rendues publiques. Pour les services dont l’ADN est le chiffrement de bout en bout, l’interopérabilité demandera un travail d’ingénierie conséquent. Aucune entreprise n’a encore annoncé s’intégrer à WhatsApp.

La mise en place de ces « conversations tierces » n’est pas due à de la bonne volonté. En cas de non-respect du DMA, les entreprises s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial total.