En dépit des sanctions américaines, la Chine et ses entreprises sont en voie de fabriquer des semi-conducteurs de nœuds 5 nm. S’il ne s’agit pas des puces les plus avancées actuellement en production de masse, cela s’en rapproche. Une performance qui ne va pas sans contreparties.

SMIC et Huawei, champions de la Chine des semi-conducteurs…

SMIC, le plus grand fondeur de Chine, s’apprête à ouvrir de nouvelles lignes de production à Shanghai. Selon les informations du Financial Times, ce sont ces lignes qui doivent fabriquer la nouvelle génération de puces conçues par HiSilicon, filiale de Huawei.

Dans un premier temps ces semi-conducteurs équiperont les smartphones premium de Huawei. Ils pourraient ensuite servir pour le processeur d’intelligence artificielle le plus puissant de l’entreprise, l’Ascend 920.

En août, la sortie du Mate 60 Pro, bien que discrète, à rencontrer un immense succès. L’appareil est doté d’un processeur Kirin 7 nm. En parallèle, la gamme Ascend se présente de plus en plus comme une alternative crédible à Nvidia. Le groupe américain contrôle toutefois toujours 90 % du marché local.

Ces performances ont inquiété jusqu’à Washington. L’administration Biden s’échine depuis octobre 2022 à bloquer l’accès à la Chine à tout nœud inférieur à 14 nm ou outils permettant d’en fabriquer. Nvidia, par ailleurs, doit régulièrement sortir des puces IA toujours plus limitées pour entraver les progrès de la Chine en IA.

Huawei et SMIC sont discrets sur leurs progrès, mais ils représentent de réels pieds de nez aux États-Unis. Cependant, il n’est pas dit que les deux entreprises puissent continuer longtemps dans cette voie. D’après le Financial Times, SMIC mobilisent des équipements achetés à des entreprises américaines et néerlandaises avant les restrictions à l’export.

… Mais jusqu’à quand ?

Les machines de l’européen ASML auxquels avaient accès jusqu’à récemment SMIC, ne sont pas les plus optimisées pour fabriquer des nœuds aussi avancés. Il semble que l’entreprise vend ses puces 40 à 50 % plus cher que la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) qui n’a pas à subir les mêmes contraintes. Le rendement serait inférieur d’un tiers.

Plus tôt dans la semaine, Reuters rapportait que Huawei devait choisir entre la production de ses processeurs Kirin 7 nm et Ascend 910b 7 nm. Une même installation serait utilisée pour produire les deux, avec des problèmes de rendement. Jusqu’à quand SMIC pourra étendre ses capacités de production avec ses stocks ? La question pourrait devenir préoccupante à court ou moyen terme, si aucune entreprise chinoise ne parvient à concevoir des équipements de fabrication au niveau.