Attirées par la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) générative, plus d’un tiers des entreprises européennes auront expérimenté l’IA en 2023. Une adoption en masse qui rapproche l’Union européenne (UE) de ses objectifs numériques.

L’IA générative attire

La Commission européenne a établi comme objectif que 80 % de la population acquière des compétences numériques de base d’ici 2030. Elle vise également la connectivité 5G sur l’ensemble des territoires, ainsi que l’utilisation de services cloud par 75 % des entreprises de l’UE. L’année dernière, un rapport alertait sur un possible retard de dix ans sur ces objectifs.

L’avènement de l’IA générative, démocratisée par ChatGPT, semble avoir changé la donne. Entre 2022 et 2023, l’adoption de l’IA a augmenté de 32 % au sein des entreprises européennes, pour s’établir à 38 %, d’après une étude commandée par Amazon Web Services (AWS) et réalisée par Strand Partners. Plus de 16 000 citoyens et 14 000 entreprises ont été interrogés.

« L’année dernière a été charnière ; de Malmö à Milan, l’accessibilité de l’IA générative a créé un appétit d’expérimentation chez les consommateurs et les entreprises », a indiqué à Reuters Tanuja Randery, directrice générale d’AWS. La hausse de l’adoption de l’IA au sein de l’UE coïncide évidemment avec le déploiement de nombreux outils basés sur la technologie, notamment des agents conversationnels, des générateurs d’images et des assistants.

Ainsi, l’IA prend une part grandissante dans le quotidien des Européens. 65 % des citoyens estiment que la technologie transformera les soins de santé et l’éducation au cours des cinq prochaines années. 52 % considèrent qu’elle jouera un rôle essentiel pour relever des défis sociétaux majeurs tels que le changement climatique et la maîtrise des maladies.

Des difficultés persistent

Le taux de croissance de l’adoption de l’IA, s’il est maintenu, pourrait contribuer à ajouter 600 milliards d’euros de valeur ajoutée brute (VAB) à l’économie européenne d’ici à 2030. Si cette prévision se réalise, l’impact économique total de cette adoption atteindrait 3 400 milliards d’euros d’ici à 2030. Une étude du cabinet McKinsey a précédemment établi que l’IA générative pourrait ajouter 4 400 milliards de dollars de valeur à l’économie mondiale dans les prochaines années.

Le sondage de Strand Partners a néanmoins révélé que l’utilisation de l’IA demeure orientée vers les grandes entreprises, soit 51 % contre 31 % pour les petites et moyennes entreprises (PME). Les obstacles majeurs à l’adoption de l’IA incluent la recherche de talents, les préoccupations réglementaires et le coût de sa mise en œuvre.

Le manque de compétences numériques est l’élément le plus fréquemment cité, avec 61 % des sociétés déclarant que le fossé numérique affecte leurs performances. Il s’agit là d’un point à creuser, trois quarts des entreprises qui expérimentent l’IA ayant noté une augmentation de leurs revenus et de leur productivité.