D’après une récente étude menée par les analystes de la banque britannique Barclays, la capacité de production de semi-conducteurs en Chine va plus que doubler d’ici cinq à sept ans. Devant faire face aux sanctions américaines, les industriels chinois redoublent d’ingéniosité pour être au plus vite autosuffisants en matière de composants électroniques.
Les semi-conducteurs, la clé de l’autosuffisance technologique chinoise
D’ici 2027, les entreprises chinoises du secteur devraient réussir à grandement augmenter leur production, mais ce n’est qu’à l’horizon 2030 que cette capacité de fabrication aura doublé. D’après Joseph Zhou et Simon Coles, analystes ayant participé à l’étude menée par Barclays, « il y a sensiblement plus de fabricants et d’usines de semi-conducteurs locaux en Chine que ne le suggèrent les principales sources de l’industrie, ce qui fait que les acteurs chinois des semi-conducteurs sont encore sous-estimés ».
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Barclays a analysé les stratégies et feuilles de routes de 48 fabricants de puces basés dans l’Empire du Milieu. La majeure partie de la production devrait être consacrée à la fabrication de puces utilisant d’anciennes technologies. Ces semi-conducteurs, gravés en 28 nanomètres (nm) et plus, ont au moins une décennie de retard sur les puces les plus avancées au monde, mesurant quelques nanomètres, tout au plus. Néanmoins, ces composants sont toujours utilisés par de nombreux secteurs dont ceux de l’électroménager et de l’automobile.
Pour les analystes, il pourrait bien y avoir une offre excédentaire de ce type de puces sur le marché. Toutefois, cela ne devrait pas se produire avant 2026. Pour ce qui est des puces avancées, la Chine accuse toujours un retard considérable, même si dernièrement, SMIC, le leader chinois des semi-conducteurs, a réussi à développer une puce gravée en 7 nm pour les smartphones de Huawei.
Barclays a apporté une mise en garde vis-à-vis des résultats de l’enquête. Leurs prédictions ne pourront s’appliquer que si le contexte géopolitique entre la Chine et les États-Unis reste sensiblement le même dans les prochaines années. À l’heure actuelle, l’Administration Biden interdit aux sociétés américaines et alliées spécialisées dans les semi-conducteurs, d’exporter leurs composants les plus avancés aux entreprises chinoises.
En octobre 2023, Washington a une nouvelle fois mis à jour ses restrictions, visant les puces bridées H800 et A800 de Nvidia, ainsi que le processeur Gaudi2 d’Intel. Comme l’a déclaré Gina Raimondo, secrétaire au commerce des États-Unis, en décembre dernier, « si vous cherchez à repenser des puces, mais qu’elles permettent aux entreprises chinoises de quand même développer de l’IA, j’irai la contrôler dès le lendemain ». Des propos qui laissent envisager un nouveau durcissement des sanctions dans le cas où les sociétés chinoises auraient toujours la possibilité d’obtenir des composants leur permettant de réaliser des avancées technologiques significatives.