Depuis quelques semaines, plusieurs start-up européennes spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA) ont accès à des infrastructures tels que des supercalculateurs pour former leurs grands modèles de langages. Parmi les jeunes pousses qui ont été conviées à la phase pilote du programme, la pépite française Mistral AI.

Favoriser le développement de l’IA générative sur le vieux continent

En septembre dernier, à l’occasion de son discours sur l’état de l’Union européenne, Ursula von der Leyen annonçait sa volonté d’élargir l’accès des supercalculateurs de l’UE aux jeunes entreprises prometteuses du secteur de l’IA générative. « Nous disposons de trois superordinateurs de pointe dans l’UE. Et nous devons mettre cette puissance à profit, » insistait la présidente de la Commission européenne. Depuis le 16 novembre, les entités sélectionnées peuvent accéder à ces infrastructures de calcul à haute performance (HPC) pour entraîner leurs LLM.

Le plan mis en place par les instances européennes prévoit la création de « centres d’excellence » pour soutenir le développement d’outils d’IA performants. Aussi, un centre de support pour l’IA est en cours de développement. Il permettra aux PME et aux start-up d’obtenir un accompagnement pour tirer le meilleur parti des solutions HPE proposées par l’UE.

La démarche de la Commission européenne vise à limiter le passage par susceptibles des services américains. L’un des exemples récents est celui de Mistral AI qui a révélé la signature d’un partenariat avec Google Cloud pour la formation et l’hébergement de ses modèles de langage.

La Commission européenne aimerait éviter que ce type de collaboration ne puisse se multiplier en favorisant l’accès à ses supercalculateurs. Comme l’a souligné Ursula von der Leyen, « l’accès à l’infrastructure européenne de calcul intensif aidera les jeunes entreprises à mener le développement et l’expansion de l’intelligence artificielle de manière responsable et en conformité avec les principes de l’Union européenne ».

Ces dernières années, l’Union européenne a largement investi dans la création d’infrastructures HPC. Les premiers supercalculateurs exaflopiques de l’UE, dont la puissance de calcul dépasse les 1018 flops, devraient entrer en service prochainement. Un premier, en cours de construction en Allemagne, devrait être lancé l’année prochaine, et un second, le superordinateur français Jules Verne est attendu pour 2025.

En parallèle, la Commission européenne s’intéresserait à l’informatique quantique pour doper sa puissance de calcul. Elle prévoit d’acquérir un ensemble d’ordinateurs quantiques qu’elles combineraient avec des supercalculateurs dans le but de proposer des infrastructures toujours plus rapides aux start-up.