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L’inflation n’arrête pas le Black Friday, au contraire. À l’instar de cet événement venu des États-Unis, les grands événements promotionnels de fin d’année connaissent un succès toujours plus important en France. En 2023, l’inflation n’y est pas pour rien. Les Français se sont préparés et ont mis de côté pour mieux profiter des promotions juste avant les fêtes. Selon Salesforce, les consommateurs de l’Hexagone ont dépensé 12 % de plus qu’en 2022 durant le vendredi noir.

Le succès appelant le succès, ce genre d’événement se multiplie. Le mois de novembre semble devenu le mois des rabais. Cette année, tout a commencé le 11, avec les Single Day’s, d’origine chinoise. Ensuite, il y a eu l’inévitable Black Friday, suivit dans la foulée par le Cyber Monday. Pour faire le point sur la place qu’occupent ces événements en France, ainsi que sur le comportement d’achat des consommateurs, Siècle Digital s’est entretenu avec Géraldine Fauchon Chevalier, Directrice Business Development Consumer & Retail chez KPMG.

Durant le Black Friday, l’inflation pousse les Français à mieux se préparer

Le Black Friday est pour certains historiens né dans les années 1930, avant d’être réellement popularisé à partir des années 1970. Son succès devient immense dès les années 2000, porté par les magasins physiques. « C’est né dans le commerce physique, dans la volonté d’attirer le consommateur au lendemain de Thanksgiving en magasin pour commencer ses achats de fin d’année. Avec quelques années plus tard l’apparition du Cyber Monday, pour attirer le consommateur sur l’e-commerce », confirme Géraldine Fauchon Chevalier.

Son arrivée en France se fait, contrairement aux États-Unis, par l’e-commerce, via Amazon il y a une dizaine d’années. Rapidement, le Black Friday puis le Cyber Monday, ont également connu un succès retentissant dans l’Hexagone. Succès pouvant s’expliquer par le mois durant lequel ces événements se déroulent. « Ça vient combler une période où il y avait peu de promotions », explique la Directrice retail de KPMG. Il s’agit également « d’une période qui arrive un gros mois avant Noël. Elle permet au consommateur de préparer ses achats de Noël. 49 % des consommateurs Français du Black Friday y préparent leurs achats de Noël », ajoute-t-elle. Du fait de leur pouvoir d’achat en baisse, les ménages semblent avoir mieux préparé leurs achats cette année. « Le consommateur est de plus en plus raisonnable, il a tendance à plus préparer la journée », analyse Géraldine Fauchon Chevalier, « il va plus considérer quel produit il peut vraiment acheter, de quel produit il a vraiment besoin, pour éviter davantage les achats impulsifs ».

Malgré les bonnes affaires, ces événements ne sont pas épargnés par les critiques. De nombreuses personnes dénoncent une ode à la surconsommation, une source de pollution importante. « Le consommateur est assez ambivalent par rapport à cela. Nous avons publié récemment une étude concernant la génération Z, qui montre que ses membres sont très enclins à consommer mais se montrent très soucieux de protéger la planète », affirme l’experte. Alors que ces événements promotionnels se multiplient depuis quelques années, ont-ils encore de l’avenir période d’instabilité économique et de crise environnementale ? En France en tout cas, son succès ne tarit pas. Rien que les ventes en ligne ont augmenté de 7 % durant l’édition 2023 selon FoxIntelligence.