Plus d’un an après l’annonce de son rachat de VMware, Broadcom vient finalement de compléter l’opération. Le géant des semi-conducteurs renforce ainsi sa position dans les services hybrides, en s’adressant aux entreprises qui stockent leurs données à la fois dans leurs locaux et dans des serveurs extérieurs.
Un rachat scruté de près
La super-acquisition, d’un montant de 61 milliards de dollars, a très vite attiré l’attention des autorités antitrust dans le monde. Au Royaume-Uni, la Competition and Markets Authority (CMA) a ouvert une enquête approfondie sur le rachat. Une initiative aussi mise en œuvre par la Commission européenne.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Au mois de juillet, le régulateur européen a finalement approuvé l’opération, sous plusieurs conditions. L’entreprise américaine a été contrainte de prendre une série d’engagements, d’accès, d’interopérabilité, de confidentialité, ou encore de séparation organisationnelle. Quelques semaines plus tard, l’autorité de la concurrence britannique donnait également son feu vert.
Il restait alors un dernier pays à convaincre, et pas des moindres. Sous fond de guerre commerciale avec les États-Unis, la Chine s’est montrée réticente à valider l’opération. Ceci est d’autant plus vrai car elle touche le secteur des semi-conducteurs, qui cristallise à lui seul les tensions grandissantes entre les deux premières puissances mondiales.
Finalement, l’antitrust chinois « a décidé d’approuver cette concentration d’entreprises ». Là aussi, cette autorisation s’accompagne de conditions à respecter pour Broadcom. Par exemple, l’entreprise devra s’assurer que le logiciel de VMware est interopérable avec le matériel concurrent.
Broadcom poursuit sa diversification
« Ensemble, nous sommes bien placés pour permettre aux entreprises mondiales d’adopter des environnements de cloud privés et hybrides, en les rendant plus sûrs et plus résilients », s’est enthousiasmé Hock Tan, le PDG de Broadcom. Cette acquisition s’inscrit dans le cadre d’une diversification de ses activités. La firme a également mis la main sur CA Technologies et Symantec.
Fondée en 1998, VMware est considérée comme un pionnier des programmes de virtualisation, qui ont consolidé les applications et les charges de travail sur un plus petit nombre d’ordinateurs serveurs. Cette innovation a permis aux serveurs de gérer plus facilement plusieurs programmes. Sa solution va devenir centrale dans les opérations logicielles de Broadcom. Hock Tan a annoncé, dans la foulée, que VMware serait restructurée en quatre unités. Raghu Raghuram, son PDG depuis 2021, est quant à lui démis de ses fonctions.
« Broadcom a une longue tradition d’investissement dans les entreprises qu’elle acquiert afin de favoriser une croissance durable et d’accroître la valeur pour les clients, et maintenant que la transaction est conclue, nous pouvons nous mettre à l’œuvre », conclut Hock Tan.