Fixé à 61 milliards de dollars, le rachat de VMware par Broadcom allait, assurément, attirer l’attention des autorités de la concurrence à travers le monde. Au Royaume-Uni, une enquête préliminaire a été ouverte ce 21 novembre. Un peu moins d’une semaine auparavant, Bruxelles faisait de même d’après CRN. La Federal Trade Commission, aux États-Unis, était déjà sur le coup.
Broadcom rattrapée par son passé
Le géant des puces souffre-t-il de sa réputation ? Broadcom, en pleine période de diversification du côté des logiciels d’infrastructure d’entreprise, a la fâcheuse image d’augmenter considérablement le prix des produits des sociétés qu’il rachète.
Cela aurait été le cas pour l’éditeur de logiciels de gestion de projets CA Technologies, repris en 2018, pour 19 milliards de dollars et le spécialiste de la cybersécurité Symantec, acquis pour 10,7 milliards de dollars en 2019. Par ailleurs, Broadcom a dû suspendre certaines clauses d’exclusivité après une intervention de Bruxelles.
Dans une interview accordée aux Échos en septembre, Hock Tan, PDG du groupe, avait assuré ne pas avoir besoin d’augmenter les prix de VMware, dont les actionnaires ont validé le rachat. Il n’empêche, il est difficile de se défaire d’une mauvaise réputation, surtout lorsqu’un grand nombre d’entreprises dépendent de VMware.
Seulement un début ?
Cette situation pourrait compliquer les phases préliminaires des diverses autorités de la concurrence pour Broadcom. Classiques dans ce type de fusion, elles consistent en l’ouverture de période de consultation, pouvant aboutir à des enquêtes plus poussées. Les parties intéressées ont jusqu’au 6 décembre pour rendre leurs avis à l’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique et jusqu’au 20 auprès de son homologue européenne. Aux États-Unis, la FTC a déjà engagé un examen plus approfondi de cette opération massive.
En réaction, à l’annonce de la phase de consultation par la CMA, Broadcom a déclaré à TechCrunch être « impatient de travailler » avec l’Autorité et « convaincu que cette opération ne présente aucun problème de concurrence ». L’entreprise a, tout de même, prévu un délai non négligeable pour boucler l’acquisition, fixée à fin octobre 2023. Un signe qu’elle s’attend à de longs processus réglementaires.