Le fabricant américain de puces, Broadcom, va acquérir VMWare pour 61 milliards de dollars. Parmi les plus grosses transactions de l’industrie des technologies, elle sera examinée de près par l’antitrust américain. Un rachat d’ampleur qui inquiète également la Commission européenne. L’autorité de régulation veut s’assurer que Broadcom ne porte pas atteinte au respect à la concurrence. Il est de notoriété publique que l’entreprise a déjà profité de sa position dominante par le passé.

Une des plus grosses transactions de l’industrie

Il s’agit de la deuxième plus grosse acquisition dans le secteur de la tech après le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars. Broadcom poursuit sa stratégie de diversification de son activité après avoir racheté CA Technologies pour 19 milliards de dollars et Symantec pour 10,7 milliards de dollars. Une stratégie qui suscite des inquiétudes auprès des autorités de régulation. Elles craignent des comportements abusifs de la part du fabricant de puces, comme une hausse des prix.

Broadcom a entamé des discussions avec la Commission européenne, chargée de maintenir des conditions de concurrence équitables au sein de l’Union européenne. Avec une telle somme d’argent engagée, l’examen de la transaction est une étape normale. Celui-ci peut prendre plusieurs mois, comme lorsque la Commission avait mis huit mois avant de valider l’acquisition de Nuance par Microsoft pour 19,7 milliards de dollars.

Selon des personnes proches de l’entreprise, relayées par le Financial Times, la Commission européenne pourrait aller encore plus loin dans l’examen du rachat. Broadcom a déjà été confronté à l’autorité de régulation européenne en 2020 pour des pratiques anticoncurrentielles. La société américaine s’était alors engagée auprès de Bruxelles à garantir le respect de la concurrence. Des garanties qui ne suffisent probablement pas à la Commission qui connaît le comportement de l’entreprise à l’étranger.

Broadcom a déjà fait preuve d’abus de position dominante

Aux États-Unis, la société à la réputation de profiter de sa position dominante pour mettre en place des pratiques anticoncurrentielles. En 2021, la Federal Trade Commission a interdit à l’entreprise d’exercer « des représailles à l’encontre des clients qui font des affaires avec les concurrents de Broadcom ». Des opposants au rachat de VMware ont même écrit à la Commission européenne pour affirmer que Broadcom avait augmenté les prix des produits et services de CA Technologies et de Symantec, suite à leur rachat.

Ce passif de l’entreprise amplifie les précautions prises par les régulateurs, ce qui va très probablement retarder l’acquisition. Cette situation fait écho au rachat avorté d’Arm par Nvidia pour des risques anticoncurrentiel important dans le secteur des cartes graphiques. Le cas de Broadcom n’est cependant pas totalement similaire, dans la mesure où VMWare n’est pas un de ses concurrents et que cela ne mènera pas à un renforcement de sa position dans le secteur des puces.