Une partie des 2,2 millions d’utilisateurs népalais de TikTok n’a déjà plus accès à l’application depuis son interdiction par le gouvernement le 13 novembre. Rekha Sharma, ministre des Communications et des Technologies de l’Information, a déclaré, « Notre harmonie sociale, notre structure familiale et nos relations familiales sont perturbées par les médias sociaux et par TikTok ».

TikTok n’a pas réagi officiellement

Coincé entre la Chine et l’Inde, le Népal a choisi l’exemple du second en interdisant un service venu du premier. L’Inde avait décidé de supprimer TikTok en juin 2020, dans une période de forte tension frontalière avec l’Empire du Milieu. L’argument mis en avant a été celui de la sécurité nationale, du risque d’espionnage. Le même qui a motivé une interdiction partielle sur les téléphones des fonctionnaires aux États-Unis ou en France.

La motivation de Kathmandu, résumé par la ministre Rekha Sharma, est légèrement différente. Le réseau social est accusé d’attiser les rivalités entre les cultes du pays pouvant s’étendre à la vraie vie. Le gouvernement aurait à de nombreuses reprises sollicité TikTok à propos de ses contenus problématiques, y compris très récemment, rapporte le New York Times. En vain.

Le ministre de l’Intérieur, Narayan Kaji Shrestha, a fait savoir lors d’un conseil des ministres que le Népal n’avait pas les moyens de signaler une à une les vidéos problématiques. Dans la foulée, l’Autorité des télécommunications du pays a demandé aux fournisseurs d’accès internet de bloquer le service. D’après Reuters, certains se sont déjà exécutés.

Une directive plus large a été publiée plus tôt à propos des réseaux sociaux. Elle impose la modération de toute une liste de contenu répréhensible, comme les propos haineux, l’apologie du terrorisme, des drogues, les fausses nouvelles… Elle impose également aux plateformes l’installation, sous trois mois, d’un bureau de liaison sur place.

TikTok ne s’est pas exprimé sur la situation au Népal. Par le passé, le service d’origine chinoise a déjà nié les différentes accusations de collusion avec Pékin. Les efforts de modération pour assainir la plateforme sont aussi mis en avant, notamment dans le cadre du Digital Services Act en Europe.

Pour l’opposition népalaise et certains journalistes ou activités, Kathmandu vise une plateforme parfois utilisée pour critiquer le gouvernement. Une partie estime que cette interdiction vise à restreindre la liberté d’expression dans le pays de 30 millions d’habitants.