BusinessEurope a annoncé le 8 novembre un voyage en Chine de ses membres, au ministère du Commerce, pour évoquer les « Défis actuels pour le commerce et les flux d’investissement entre l’UE et la Chine ». Le principal est le flou de la réglementation sur les données et la menace qu’elle ferait peser sur les entreprises étrangères.
La gestion des données fait trembler en Chine
« La Chine est, avec les États-Unis, notre principal partenaire commercial » a déclaré au Financial Times Luisa Santos, directrice générale de BusinessEurope en marge du voyage, avant d’ajouter « Dans le même temps, notre relation est confrontée à de nombreux défis ».
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BusinessEurope se définit comme « La plus grande organisation représentant les entreprises européennes de toutes tailles et de tous secteurs ». Au cours de ce voyage, Luisa Santos s’est fait l’écho d’une inquiétude largement partagée sur le vieux continent et ailleurs. Outre la situation géopolitique, la lenteur pour obtenir des visas ou le statut contesté de pays en voie de développement, c’est la gestion des données qui a été mise en avant.
BusinessEurope mission to #China starts in the Ministry of Trade @MOFCOM_China to discuss:
🔄 current challenges to #EUChina trade and #investment flows
🌐 geopolitical risks and their impact on supply chains
📈 how to improve business environment for European companies pic.twitter.com/u2zOfMcN0U— BUSINESSEUROPE (@BusinessEurope) November 8, 2023
Le 1er juillet est entrée en vigueur une extension d’une loi dite « anti-espionnage » en Chine. Cet ajout concerne l’envoi de « données importantes » hors du territoire, sans précisément définir ce qui entre dans cette catégorie. Les cadres de sociétés risquent la prison s’il ne respecte pas ce texte, d’où une vague de panique.
De nombreuses entreprises ont commencé à se réorganiser en prévision de cette loi. Le Financial Times relaie également un sondage de la Chambre de Commerce de l’Union européenne auprès de 500 entreprises, 10 % ont décidé de découpler complètement leurs activités chinoises du reste, les trois quarts ont localisé une partie de leurs systèmes d’information.
La même organisation prévenait en septembre, à l’occasion de la sortie d’un rapport sur les positions des entreprises européennes dans l’Empire du Milieu, « les messages contradictoires des autorités au cours de l’année écoulée ont amené les entreprises européennes à se demander quel type de relation la Chine souhaite entretenir avec elles ».
Dans une situation économique morose, Pékin multiplie les gestes pour rassurer les entreprises étrangères. Des rencontres ont été organisées au cours de l’été par l’administration chinoise du cyberespace. Fin septembre un « Règlement sur la normalisation et la promotion des flux de données transfrontaliers » a été soumis à consultation, pour clarifier le flou de la loi. Plus récemment une note a été passée aux autorités locales par le ministère du Commerce aux autorités locales pour mettre fin aux pratiques discriminatoires.