Google poursuit sa guerre contre iMessage, cette fois avec le soutien de plusieurs opérateurs européens. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, l’entreprise de Mountain View, Orange, Vodafone, Deutsche Telekom et Telefónica affirment que le service de messagerie d’Apple doit devenir compatible avec des services et des applications extérieurs à son écosystème, en vertu du Digital Markets Act (DMA).
Contraindre Apple à ouvrir iMessage à ses concurrents
Depuis plusieurs mois déjà, Google met la pression à Apple pour qu’elle adopte le Rich Communication Services (RCS). Il s’agit d’un protocole de messagerie standard remplaçant le SMS. Bon nombre d’acteurs du digital l’utilisent déjà, tels que Facebook Messenger, Samsung et Signal.
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La marque à la pomme est la seule à faire de la résistance. Elle estime que ce format n’offre pas un chiffrement des conversations assez fort, contrairement à iMessage. C’est également un moyen de garder sa précieuse signature très appréciée des détenteurs d’iPhone, à savoir les bulles bleues. Pour le moment, lorsqu’un message RCS est envoyé par un appareil Android, il est converti en SMS et apparaît sous forme de bulle verte sur les smartphones Apple.
Pour Google et les opérateurs européens, l’entreprise californienne œuvre de façon anticoncurrentielle en refusant d’adopter le protocole RCS. Ils estiment qu’iMessage doit se soumettre aux lois du DMA. Cette nouvelle réglementation européenne cible les sociétés considérées comme des « contrôleurs d’accès » à l’entrée d’internet. La Commission européenne a placé Apple dans cette catégorie. Elle est, entre autres, contrainte d’ouvrir certains services à ceux de la concurrence. L’application iMessage a, pour le moment, été épargnée.
De leur côté, Google et les opérateurs considèrent que l’application de messagerie doit faire partie de la liste. Pour la société de Cupertino, tout l’enjeu est de lever les barrières qui empêchent les adeptes de l’iPhone de passer chez Android.
Une décision européenne attendue pour 2024
Apple cherche à tout prix à exclure son application du cadre du DMA. L’article 7 du règlement prône l’interopérabilité des services de messagerie, par exemple entre iMessage et Android. Une chose que l’entreprise californienne souhaite par-dessus tout éviter. Pour convaincre la Commission européenne de ne pas imposer ces règles à iMessage, Apple soutient que son application compte moins de 45 millions d’utilisateurs européens actifs par mois. Il s’agit d’un des principaux critères pour ne pas être soumis au DMA. Les régulateurs européens vérifient actuellement les dires d’Apple. Il faudra cependant attendre jusqu’à février 2024 pour connaître le sort d’iMessage.