Le gouvernement vietnamien serait en pourparlers avec plusieurs fabricants de semi-conducteurs dans le but de construire sa première usine de production de puces. À terme, le Vietnam souhaite stimuler les investissements sur son territoire, et devenir une terre d’accueil pour les acteurs du secteur des composants électriques.
Le Vietnam, nouvel El Dorado des fabricants de semi-conducteurs ?
Vu Tu Thanh, chef du Conseil d’affaires vietnamien États-Unis-ASEAN, a déclaré à Reuters que son service avait organisé des réunions avec une demi-douzaine d’entreprises spécialisées dans les semi-conducteurs. Une personne au cœur du projet qui a refusé d’être identifié, a confirmé la présence de l’américain GlobalFoundries et du taïwanais PSMC en tant que partie prenante des discussions avec les potentiels investisseurs.
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Ces rencontres visent à trouver un accord pour faire sortie de terre la première fabrique de puces du Vietnam d’ici la fin de la décennie. Des puces moins avancées que celles proposées par les leaders du secteur seraient fabriqués pour répondre aux demandes de l’industrie automobile et des télécommunications. Pour le moment, les discussions vont permettre aux firmes intéressées de se renseigner sur la main-d’œuvre du pays, les infrastructures existantes, les approvisionnements en électricité et en matières premières…
Pour Robert Li, vice-président de Synopsys, le gouvernement vietnamien devrait « réfléchir à deux fois » avant d’accorder des subventions pour la construction d’usines de fabrication. Il considère que la construction d’une fonderie pourrait coûter jusqu’à 50 milliards de dollars, une somme considérable.
Un tel projet obligerait le Vietnam à s’engager dans la course aux subventions pour rester un minimum compétitif. La Chine, les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon ou encore l’Union européenne ont tous annoncé leurs plans, avec des enveloppes de plusieurs dizaines de milliards de dollars. John Neuffer, président de la Semiconductor Industry Association (SIA), a recommandé au gouvernement vietnamien de se concentrer sur des activités où le pays était bien établi comme l’assemblage, l’emballage et les tests.
Néanmoins, Hanoï ne l’entend pas de cette oreille, et cherche à devenir le nouvel El Dorado des semi-conducteurs. Avec les tensions sino-américaines, certaines entreprises dont les géants américains du secteur subissent de plein fouet les restrictions américaines et cherchent une alternative à la Chine et à Taïwan. Le Vietnam en a bien conscience. Grâce à sa main-d’œuvre qualifiée et ses grands espaces adaptés à l’implantation d’usines, le pays devient une option privilégiée pour ces groupes.
Plusieurs hauts responsables vietnamiens ont affirmé que trois sociétés et fournisseurs néerlandais de semi-conducteurs envisageaient d’investir dans leur pays. Cette année, le pays européen s’est aligné aux restrictions américaines, empêchant ses sociétés de commercer avec la Chine. BE Semiconductor Industries, fabricant néerlandais d’équipements pour puce, a annoncé qu’il injecterait 5 millions de dollars pour pouvoir louer certaines infrastructures dans le sud du pays.