En marge du conflit israélo-palestinien, l’Union européenne (UE) met en garde Meta et X, anciennement Twitter, concernant la désinformation diffusée sur leurs plateformes respectives. Les entreprises disposent de 24 heures pour répondre aux régulateurs européens dans le cadre du Digital Services Act (DSA).

24 heures pour répondre

À la suite de l’attaque du Hamas contre Israël et des frappes aériennes menées en représailles sur l’enclave palestinienne de Gaza, l’UE a constaté une recrudescence de la désinformation liée au conflit. Des images trafiquées et des vidéos mal étiquetées, ainsi que des images d’une rare violence, pullulent sur X, Instagram et Facebook, selon le régulateur.

Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a envoyé une lettre à Mark Zuckerberg et Elon Musk, dirigeants respectifs de Meta et de X, pour les avertir de possibles sanctions en vertu du DSA. Les deux entreprises ont 24 heures pour informer l’UE de la manière dont elles se débarrassent des contenus préjudiciables sur leurs plateformes.

La législation, qui est entrée en vigueur en août, interdit les contenus illégaux en ligne sous peine d’amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires global de la société. Elle encadre 19 plateformes en lignes revendiquant plus de 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels au sein de l’Union européenne (UE), dont X, Instagram et Facebook.

« Le contenu circulant en ligne qui peut être associé au Hamas est qualifié de contenu terroriste, est illégal et doit être supprimé en vertu de la loi sur les services numériques (DSA) et du règlement sur le contenu terroriste en ligne (TCO) », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne à Reuters. Cette situation est un premier grand test pour le DSA et va démontrer la capacité des régulateurs européens à le faire appliquer.

Meta fait le dos rond, X provoque

Meta se montre complaisante avec l’UE. « Nous avons rapidement mis en place un centre d’opérations spéciales composé d’experts, dont des personnes parlant couramment l’hébreu et l’arabe, afin de suivre de près cette situation qui évoluait rapidement et d’y répondre », a expliqué l’un de ses porte-parole.

La réaction d’Elon Musk, sans surprise, est moins conciliante. Le milliardaire a demandé à Thierry Breton de « dresser la liste des violations auxquelles vous faites allusion sur X ». Il a rappelé que la politique de son réseau social plateforme était « l’ouverture et la transparence ». Il a ensuite réitéré ses propos en réclamant au commissaire de faire part de ses préoccupations « de manière explicite sur cette plateforme ».

X est dans le viseur de l’UE depuis plusieurs mois. Thierry Breton a déjà alerté Musk sur la nécessité de mieux modérer le contenu illégal sur le service. Elle vient également d’être épinglée pour le taux important de désinformation qui s’y propage.

Contrairement à Musk, la PDG de X, Linda Yacarino s’est montrée plus cohérente et à l’écoute des préocupations européennes. « X s’engage à servir la conversation publique, en particulier dans des moments critiques comme celui-ci, et comprend l’importance de s’attaquer à tout contenu illégal susceptible d’être diffusé par le biais de la plateforme, » assure-t-elle dans une lettre. La plateforme aurait « identifié et supprimé des centaines de comptes affiliés au Hamas ». Reste à voir si cette première réponse officielle saura satisfaire l’UE.