Mistral AI, start-up de la French Tech spécialisée dans l’intelligence artificielle vient de dévoiler son tout premier modèle de langage. Actuellement, la start-up reconnaît qu’elle rencontrera des difficultés pour rivaliser avec des acteurs solidement implantés tels qu’OpenAI. Par conséquent, elle a opté pour une stratégie open source dans l’espoir de convaincre le plus grand nombre.

En cinq mois, Mistral AI a réussi à développer un modèle de langage performant

Fondé le 28 avril dernier, il n’aura fallu que cinq mois pour les équipes d’Arthur Mensch, le président-directeur de Mistral AI, pour concevoir son premier modèle de langage. Doté de 7 milliards de paramètres, Mistral 7B compte bien moins de paramètres que GPT-3 et GPT-4, les modèles de langage proposés par l’entreprise américaine dirigée par Sam Altman.

Néanmoins, le PDG de la start-up parisienne affirme sur X que son outil sera plus puissance que la version à 13 milliards de paramètres de Llama 2, le modèle de Meta. « Nous disposons de méthodes de formation qui nous rendent plus efficaces et deux fois moins coûteuses à mettre en œuvre » explique Arthur Mensch à Bloomberg.

Afin de proposer un tel outil en un si court laps de temps, Mistral AI a reçu un coup de pouce, et pas des moindres. En juin dernier, la start-up a réussi à boucler un tour de table de 105 millions d’euros. Plusieurs investisseurs prestigieux ont eu confiance en la prometteuse entreprise française et n’ont pas hésité à y investir leur argent. Parmi eux, on compte le président d’Iliad, Xavier Niel, le dirigeant de CMA CGM, Rodolphe Saadé, ainsi que l’ancien président exécutif d’Alphabet, Eric Schmidt. D’autres fonds d’investissement tels que la famille Motier Ventures, JCDecaux Holding, LocalGlobe (britannique) et La Famiglia (allemand) se sont également joints à eux.

Pour la start-up, ce n’est que la première étape d’une longue épopée

Pour se faire une place dans le monde des IA génératives, Mistral AI a eu l’idée de proposer son outil en open source. Ainsi, elle propose l’utilisation gratuite de son modèle de langage dans de nombreux cas de figure, faisant fi d’une éventuelle commercialisation pour le moment. « Un modèle dont le développement est appuyé par la communauté est le chemin le plus sûr pour éviter d’introduire la censure et les biais dans la technologie qui façonnera notre futur » précise la société dans son communiqué.

Comme le précise l’entreprise, « Mistral 7B n’est qu’une première étape de notre feuille de route, allant vers la construction de modèles toujours plus performants ». Pour l’heure, l’outil peut être utilisé pour résoudre de nombreuses tâches : rédaction de synthèse et résumés en tout genre, générateur de questions/réponses, complétion de textes, etc. « Mistral 7B traite et génère du texte beaucoup plus rapidement que les grandes solutions propriétaires et fonctionne à une fraction de leurs coûts » conclut la start-up, conscient de la facture salée payée par les groupes lorsqu’ils utilisent une IA générative.