Afin de lutter contre la cybercriminalité sur le deep web, plusieurs autorités de pays de l’Union européenne pourront s’appuyer sur un nouvel outil baptisé Aronnax. Cet intitulé tire son origine du classique de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers. Ce professeur, héros du roman, va sillonner les fonds marins à la recherche d’un mystérieux monstre.
Selon les informations du journal Le Monde, Aronnax se présenterait sous la forme d’une plateforme visant à fluidifier l’échange de données pouvant permettre d’identifier et d’arrêter les cybercriminels. La France, la Roumanie, l’Estonie et l’Allemagne participeront à ce projet d’envergure. Il sera piloté, entre autres, par la direction générale de la migration et des affaires intérieures de la Commission européenne.
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Civipol, connue pour être un des opérateurs du ministère français de l’Intérieur en matière de coopération technique internationale, a été désignée pour développer l’outil. Dans un communiqué, cette société de conseil explique que « grâce à cet outil innovant, les enquêteurs pourront traquer de façon plus systématique les erreurs commises par les criminels. Une fois associées avec les morceaux d’informations communiquées par les criminels sur les canaux, ces erreurs permettent d’identifier et de localiser les auteurs du délit ».
Concrètement, les enquêteurs pourront exploiter les traces découvertes, généralement des adresses mail, des adresses IP, ou des noms d’utilisateurs, afin de vérifier s’ils les retrouvent à nouveau sur le dark web ou sur le net public. Si c’est le cas, ils pourront faire un éventuel lien avec d’autres affaires présentes dans leur base de données. Ils pourront, éventuellement, tenter ainsi de découvrir l’identité du cybercriminel.
Un outil opérationnel dès 2025 pour lutter contre la cybercriminalité sur le dark web
Au niveau de la répartition des rôles, le bureau de la police criminelle fédérale d’Allemagne et la police estonienne seront chargés de collecter les informations sur le dark web afin de les inclure dans la plateforme. L’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication du ministère de l’intérieur français et la direction de la lutte contre la criminalité organisée de la police roumaine auront un rôle de supervision.
Selon les parties prenantes du projet, le développement de la plateforme par Civipol aurait débuté en juin 2023, et devrait se terminer dans deux ans, à la fin du premier semestre 2025. Cela devrait laisser le temps à l’entreprise de faire en sorte qu’Aronnax soit conforme à la directive européenne police justice, l’équivalent du règlement général sur la protection des données pour les institutions judiciaires et sécuritaires.