Google active tous les leviers en sa possession pour atteindre ses objectifs de revenus. Lors du procès entre Google et la section anti-concurrentielle du Département de la Justice américaine, Jerry Dischler, vice-président des produits publicitaires du géant, a révélé que l’entreprise augmentait parfois jusqu’à 10 % le prix de ses enchères publicitaires.

Google limite l’affichage de ses plus gros annonceurs

C’est le plus gros bras de fer entre la justice américaine et un géant des technologies depuis plus de vingt ans. Le procès historique des États-Unis contre Google s’est ouvert la semaine dernière à Washington et doit durer dix semaines. L’entreprise est accusée d’avoir abusé de sa position dominante en signant des contrats d’exclusivité avec Apple, Samsung ou encore Mozilla, pour faire de Google le moteur de recherche par défaut sur leurs smartphones ou navigateur.

Hier, Jerry Dischler a été auditionné pour évoquer les méthodes de Google dans ses activités publicitaires. Bloomberg a mentionné les prises de paroles les plus importantes du dirigeant. Il a notamment déclaré que Mountain View « modifie fréquemment les enchères qu’elle utilise pour vendre des annonces dans les résultats de recherche (…) Ces changements peuvent impliquer une augmentation du coût des publicités ou une dépense minimale pour une publicité, connue sous le nom de prix de réserve ». Selon lui, Google n’informe jamais les annonceurs des changements de prix, même s’ils ont un « fort impact » sur les enchères.

Interrogé par l’avocat du Département de la Justice des États-Unis, David Dahlquist, le vice-président des produits publicitaires de Google a reconnu avoir déclaré dans une interview en 2020 que certains des changements aux enchères avaient entraîné des augmentations de 5 % pour l’annonceur. Il a même souligné que des modifications précises ont fait grimper les prix de plus de 10 %. Il a, toutefois, estimé que c’était la limite pour que les annonceurs ne leur tournent pas le dos à au profit d’autres concurrents comme Meta et ByteDance.

Entre autres, cette méthode serait utilisée pour atteindre les objectifs de revenus de l’entreprise. « Deux tiers des revenus totaux de Google proviennent des annonces de recherche et en 2020, cela s’élevait à plus de 100 milliards de dollars. Chaque année depuis 2012, la croissance des revenus publicitaires de l’entreprise atteint les 10 %, » a appuyé le cadre de Google.

Pour équilibrer l’affichage des annonceurs publicitaires, Jerry Dischler a affirmé que Google a mis un outil en place : le RGSP. « L’outil modifie les enchères afin que le finaliste se voie attribuer la première place d’annonceur et le véritable gagnant la deuxième place. Sinon, souvent les grands annonceurs comme Amazon ou Booking remportent toutes les enchères publicitaires où ils enchérissent et occupent la première place, » a assuré le dirigeant. Ces révélations pourraient jouer en défaveur de Google, le département de la Justice américaine pourrait attaquer l’entreprise pour son manque de transparence envers les annonceurs.