Le Royaume-Uni vient de créer un fonds d’investissement d’1 milliard de livres sterling (1,1 milliard d’euros). Son objectif : soutenir les entreprises de fintech en phase de croissance jusqu’à ce qu’elles puissent être cotées en bourse.

Aider le secteur florissant de la fintech britannique

Le pays est un foyer d’innovation en matière de technologie financière, juste derrière les États-Unis. Il abrite 16 des 200 premières entreprises mondiales de fintech, selon une analyse du cabinet de recherche indépendant Statista réalisée pour le compte de CNBC.

Pourtant, le Royaume-Uni fait l’objet de critiques de la part de certains acteurs du secteur, qui estiment qu’il impose des obstacles aux entrepreneurs de la fintech et les oblige à envisager une délocalisation. Ceci est d’autant plus vrai depuis le Brexit, qui a mis à mal le statut du pays en tant que centre financier mondial.

Afin de renforcer son image de centre d’investissement dans la fintech, le Royaume-Uni a décidé de mettre en place un fonds d’investissement. Baptisé the Fintech Growth Fund, il est soutenu par Mastercard, Barclays et The London Stock Exchange Group. Il vise à investir entre 10 et 100 millions de livres sterling dans des entreprises de fintech locales.

Le fonds va aider financièrement les firmes en phase de croissance de leur cycle de financement, lorsqu’elles cherchent à obtenir des tours de table de série C et plus, notamment. Il compte Philip Hammond, un ancien ministre des finances du Royaume-Uni, en tant que conseiller.

Pousser vers le London Stock Exchange

À travers cette démarche, les autorités espèrent également encourager leurs jeunes pousses à s’inscrire au London Stock Exchange, la bourse londonienne. Celle-ci s’est d’ailleurs engagée à mettre en œuvre un certain nombre de réformes pour encourager les entreprises de fintech à s’introduire en bourse au Royaume-Uni plutôt qu’aux États-Unis.

Le choix du concepteur de puce britannique Arm de s’inscrire à New York plutôt qu’à Londres a été perçu comme un véritable coup de massue par les Britanniques, qui ont perdu leur plus puissante entreprise technologique.

Le fonds est d’autant plus le bienvenu que l’industrie de la fintech traverse une période marquée par un contexte macroéconomique incertain. Les valorisations d’entreprises telles que Checkout.com, Revolut et Freetrade ont fortement chuté au cours des derniers mois. Par ailleurs, les entreprises de finance traditionnelles vont pouvoir bénéficier de la démarche pour accélérer sur leurs propres ambitions numériques.