C’est désormais officiel. Le géant britannique des puces électroniques, ARM, a choisi New York pour son introduction en bourse prévue pour cette année. Très attendue, cette IPO pourrait néanmoins être affectée par la division chinoise de l’entreprise.

Échec des dirigeants britanniques

Depuis le rachat avorté d’ARM par Nvidia, SoftBank, qui a fait son acquisition en 2016 pour 32 milliards de dollars, cherche à tout prix à l’introduire en bourse. Le conglomérat nippon, et particulièrement son dirigeant, Masayoshi Son, misent beaucoup sur cet événement ; tandis que la société cumule les pertes depuis plusieurs mois, Son doit plus de 5 milliards de dollars à cette dernière.

Si une IPO ne faisait pas l’ombre d’un doute, il fallait encore déterminer où elle aurait lieu. ARM privilégie New York depuis le début, mais les dirigeants britanniques poussent pour garder leur entreprise à la maison en l’inscrivant au London Stock Exchange (LSE) à travers une double cotation simultanément à New York et Londres, une option rarement privilégiée car coûteuse et complexe.

Elle n’a finalement pas été retenue. Selon le South China Morning Post, ARM a choisi New York. La société n’exclut toutefois pas une éventuelle IPO, « en temps voulu », à Londres, mais préfère se concentrer sur les États-Unis pour le moment. ARM gardera tout de même son siège social à Cambridge, en Angleterre.

Une valorisation oscillant entre 30 et 70 milliards de dollars

SoftBank est sur le point de nommer des banques pour diriger la transaction, notamment Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Barclays. L'objectif est de fixer le prix de l'introduction en bourse à la fin de l'été et de finaliser l'offre dans le courant de l'année. À plusieurs reprises, SoftBank a rappelé l’urgence de la situation, souhaitant réaliser l’IPO le plus rapidement possible .

ARM est un acteur fondamental du secteur des processeurs. Son architecture est exploitée par de très nombreux acteurs dans l’industrie et équipe 95 % des smartphones dans le monde. Logiquement, sa cotation en bourse devrait être notable, les banques d'investissement proposant un large éventail de valorisations, allant de 30 à 70 milliards de dollars.

De son côté, SoftBank affirmait en 2022 viser une valorisation d’au moins 60 milliards de dollars. Masayoshi Son souhaite que l’introduction d’ARM en bourse soit « la plus importante » de l'histoire du secteur des semi-conducteurs.

L’unité chinoise d’ARM pourrait gâcher la fête

Si le lieu de la cotation a finalement été choisi, il reste encore du chemin à parcourir pour y parvenir. En effet, la division chinoise d’ARM retarde depuis le mois de mai dernier le projet de la société de se débarrasser de sa coentreprise locale. Selon le Financial Times, les autorités chinoises refusent de traiter les documents confirmant le transfert d'ARM China à une nouvelle entité. Pékin serait d’ailleurs déterminé à garder le concepteur de puces britannique comme principal actionnaire de l'unité.

L’architecture ARM est la plus répandue dans les appareils mobiles en Chine, ce qui explique cette décision, d’autant plus que les États-Unis ont drastiquement renforcé leurs restrictions contre le pays en matière de semi-conducteurs. Si l’Empire du Milieu investit et progresse pour concevoir ses propres puces, les sanctions américaines affectent lourdement ses entreprises pour le moment.

Si les autorités chinoises continuent d’entraver les démarches d’ARM, cela pourrait retarder l’IPO tant attendue de la firme aux États-Unis et, par conséquent, empirer la situation dans laquelle se trouve SoftBank, qui est déjà inquiétante.