Entre mai et juin, la Chine a augmenté de 41,6% ses importations, depuis le Japon, de matériels voués à la fabrication de semi-conducteurs. C’est ce que l’on apprend cette semaine du South China Morning Post, qui s’est basé sur les données douanières pour parvenir à cette estimation. Comme le précise le média, ce chiffre s’inscrit néanmoins dans un contexte de baisse de ces importations par rapport à l’année dernière sur la même période (-10,5% sur l’année). Il traduit malgré tout une dynamique de la part de la Chine : mettre la main sur autant d’équipements que possible avant l’entrée en vigueur au Japon de nouvelles règles d’export.

Dans le détail, entre mai et juin, la Chine a ainsi investi un total de 804 millions de dollars, et que les importations d’appareils de photolithographie (destinés à la gravure des puces sur des wafers de silicium) ont augmenté de 137,1 % pour atteindre 62,4 millions de dollars. L’import de machines de découpe et de décapage des puces a pour sa part augmenté de 370,1 % sur cette même période pour atteindre 44,4 millions de dollars, lit-on.

L’industrie chinoise a fait le plein… tant que c’était encore facile de le faire

Pour rappel, le Japon a fait entrer en vigueur le 23 juillet dernier de nouvelles mesures de contrôle des exportations. Ces nouvelles règles obligent désormais les entreprises japonaises à demander une licence pour vendre à un pays étranger les machines correspondant à une liste de 23 types de technologies vouées à la fabrication de puces. Parmi ces machines, toutes celles achetées massivement par la Chine entre mai et juin.

Les nouvelles mesures douanières instaurées au Japon s’inscrivent dans le cadre d’une campagne menée par les États-Unis. Washington a bloqué drastiquement la vente de puces avancées, de matériel de fabrications de puces vers la Chine en octobre dernier. Le Japon est l’un des rares pays, avec les Pays-Bas, à disposer d’une entreprise capable de vendre ce matériel technologique. L’administration Biden a négocié avec ses alliés pour les convaincre de la suivre. L’accord a été révélé en janvier. En guise de représailles à ces mesures, la Chine a pour sa part annoncé qu’elle limiterait, à compter du 1er août, ses exportations de gallium et de germanium, ressources essentielles, notamment pour la fabrication de puces.