Comment va Microsoft ? L’année a été plutôt mouvementée, désaccord avec autorités de la concurrence sur le rachat d’Activision Blizzard, licenciements massifs, absence d’augmentation de salaire, réduction générale des coûts… Pourtant l’entreprise affiche, à en croire ses résultats trimestriels publiés mardi, de très belles performances financières. L’effet IA ?

Microsoft gagne beaucoup d’argent, mais certains doutes de « dynamique » subsistent

C’est le pari payant de Microsoft : le rapprochement, l’investissement dans OpenAI. Le géant a pleinement profité de l’engouement autour de ChatGPT et c’est non sans plaisir que son PDG, Satya Nadella, le met en avant. Si l’entreprise a toujours moitié moins de part de marché dans le cloud que le leader Amazon, avec environ 20,5 %, il souligne qu’il est le numéro un du service d’IA sur le cloud.

11 000 organisations passent par Azure pour accéder aux modèles d’IA génératives d’OpenAI. Elles étaient 4 500 en mai. Microsoft a aussi profité de sa proximité avec la start-up la plus courtisée du moment pour intégrer ses services à Bing, à une suite logicielle bureautique 365 Copilot, etc.

Pourtant l’IA n’est pas encore le cœur des 56,2 milliards de chiffres d’affaires de l’entreprise ni de ses 20,1 milliards de bénéfices, un record. Comme l’a expliqué Amy Hood, vice-présidente exécutive et directrice financière de Microsoft aux investisseurs, l’IA générative rapportera de plus en plus à mesure que des produits liés en sortiront. Des dépenses seront consenties pour augmenter la capacité des centres de données, puces et autres.

Si les résultats de Microsoft sont flatteurs, ils dépassent les attentes des analystes et du groupe lui-même, certains jouent, les rabat-joie. Le Wall Street Journal souligne que la croissance du chiffre d’affaires, de 8 %, est plus faible que celle de l’année précédente, de 12 %. Surtout, Azure, dont le revenu a augmenté de 27 %, est sur une forte décélération, ses données s’approchant plutôt des 40 à 50 % les années précédentes.

Dans le détail des trois grandes branches de Microsoft, « Intelligence Cloud », reste le plus performant avec 24 milliards de dollars. La branche productivité et métier, Office, LinkedIn et d’autres offres, rapporte 18,3 milliards de dollars. Le secteur ordinateur personnel et ses 13,9 %, est le seul où le chiffre d’affaires a diminué, de 4 %. Le domaine moteur de recherche, publicité et l’environnement Xbox, jeux vidéo se portent bien tous les deux, mais Windows souffre beaucoup de la chute des ventes d’ordinateurs.

Microsoft reste victime de la faible demande de service numérique. Si Windows en est un exemple, le ralentissement de la croissance faramineuse du cloud en est un autre. Entreprises comme consommateurs sont beaucoup plus prudents sur leurs achats. Le géant espère que la dynamique de l’IA générative, encore à ses débuts commerciaux, s’installera comme un vecteur de revenu beaucoup plus significatif dès l’année prochaine.