Les restrictions chinoises à l’exportation de métaux inquiètent l’Union européenne. Pour se prémunir de toute pénurie, elle a décidé de faire appel à ses entreprises spécialisées dans l’extraction de zinc et d’aluminium pour savoir si elles pouvaient produire du gallium et du germanium, les deux composants soumis à restriction par Pékin.
L’UE sonde ses fonderies de zinc et d’aluminium pour extraire du gallium et du germanium
La Chine produit l’essentiel du gallium et du germanium et dispose de la majorité des capacités de raffinages. Peu d’entreprises étrangères ont ce type d’activité et aucune n’existe en Europe. Pour remédier à ce problème, l’Union européenne a sondé plusieurs fonderies d’aluminium, mais aussi de zinc, pour savoir si elles pouvaient raffiner du gallium dans les prochaines années. Le moyen d’obtenir de l’aluminium est assez proche que de celui pour le gallium. « L’UE nous a contactés pour évaluer comment les raffineries d’alumine pouvaient contribuer à sortir de cette crise », a déclaré Nick Keramidas, directeur exécutif des affaires européennes de Mytilineos Energy & Metals, un producteur grec d’aluminium et de zinc, au Financial Times.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Le ministre grec de l’Environnement, Theodoros Skylakakis, « espère que la Grèce pourra devenir une plaque tournante pour la production de métaux critiques en Europe, en partie grâce au potentiel de Mytilineos Energy & Metals à produire du gallium ». À l’heure actuelle, le vieux Continent importe 71 % de son gallium et 45 % de son germanium depuis l’Empire du Milieu. Ces composants sont nécessaires à la fabrication de puces, de cellules photovoltaïques et de fibres optiques.
La Chine met en place ses restrictions, l’Europe l’appelle à être plus modérée
Selon une étude de Fastmarkets, les prix du gallium ont bondi de 28 % depuis que la Chine a annoncé la mise en place de ses restrictions. Si le gouvernement chinois a décidé de sanctionner les États occidentaux, c’est parce que le Japon et les Pays-Bas se sont alignés au durcissement des restrictions américaines d’octobre 2022. Pour les entreprises technologiques chinoises, il est impossible de se procurer des composants électroniques performants ni aucune machine permettant leur fabrication provenant de ces pays.
Apprenant que l’Empire du Milieu contre-attaquait, la Commission européenne a déclaré qu’elle travaillait sur une analyse détaillée de restrictions afin de savoir s’ils étaient compatibles avec les règles dictées par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L’institution européenne « appelle la Chine à adopter une approche dans laquelle les contrôles à l’exportation sont basés sur des considérations de sécurité pertinentes » selon les dires d’un porte-parole.